BusyP a écrit:Je ne comprends pas bien l'argument du public jeune. Je ne pense pas que beaucoup de jeunes soit attirer par des titres dits "poétiques". Pour moi au contraire, cela viserait un public plus âgé qui chercherait une expérience plus "mature" dans le jeu vidéo, non
Je pense au contraire que donner des terme mélioratifs à la va-vite sans réelle recherche et/ou critique intellectuelle du jeu en question permet aux jeunes de trouver une légitimité dans leur loisir. Il est bien plus plaisant de jouer à un jeu vidéo que lire du Baudelaire... mais ce n'est pas le même niveau.
Alors, si un journaliste utilise ce terme, si les commerciaux axent leur communication là-dessus, un jeu dit "poétique" peut être le seul moyen que trouvera un jeune pour élever au rang d'art ce qui n'est qu'un loisir souvent abrutissant (ou qui, du moins, ne vole pas souvent très haut à ce niveau-là).
C'est la même chose avec le rétro, d'ailleurs. Une certaine partie des jeunes joueurs se penche dessus non pas parce qu'ils aimeraient réellement les dits-jeux mais pour chercher une sorte de reconnaissance, une sorte d'appartenance à une "élite" : celle qui aime les "vrais jeux d'avant qui ne misent pas tout sur les graphismes".
Idem avec les jeux "poétiques" : on joue sur un mot qui enjolive le média pour tenter de s'écarter de la masse et chercher, là encore, une certaine reconnaissance.
Et le mécanisme est encore le même pour les jeux violents qu'on qualifiera de "matures", là encore pour brosser les jeunes dans le sens du poil.
Certains croiront jouer à des oeuvres d'art en parcourant Limbo ----> Ils se croiront adultes.
Certains croiront jouer à des jeux matures parce qu'on arrache les dents à un type dans GTA5 ----> Ils se croiront adultes.
Dans tous les cas, on joue sur l'ignorance des jeunes et leur besoin de reconnaissance. C'est une des raisons qui font que, selon moi, le jeu vidéo n'ira jamais loin et restera un média "bâtard" tant qu'il ne s'assumera pas complètement.