GUERRILLA WAR, aka Guevara
Dispo au Japon, en Europe et aux États-Unis
Année : 1988 au Japon, 1989 dans le reste du monde
Studio : SNK
Éditeur : SNK
J'avais envie de partager mes impressions au sujet de ce jeu à la IKARI WARRIORS, que je trouve absolument sensationnel.
A la fin des années 50, Che Guevara et Fidel Castro décident de s’unir pour renverser le sanglant dictateur d’un petit pays d’Amérique du sud.
Suite spirituelle d’IKARI WARRIORS (l’officielle étant VICTORY ROAD), dont il reprend absolument toutes les ficelles, GUERRILLA WAR lui est supérieur en tout : graphismes, musiques (même si celle d’IKARI WARRIORS est finalement la plus inoubliable), background (l'intrigue s'inspire d'un fait historique bien réel - effacé des versions occidentales) et surtout… gameplay ! C’est bien simple : là où les héros du jeu IKARI WARRIORS paraissaient avoir de l’arthrose aux mains et des genoux cagneux tant leurs différents déplacements étaient lents et poussifs, les actions effectuées par le duo révolutionnaire de GUERRILLA WAR sont d’une nervosité affolante ! On avance à toute allure (plus vite que dans la version arcade !), on fait pleuvoir des rafales de plomb jusqu’à plus soif (munitions et grenades infinies), on slalome entre les tirs ennemis avec une facilité déconcertante, on navigue avec naturel au sein de niveaux proposant parfois trois directions (droite, gauche, haut – pas de backtracking vers le bas)… enfin bref, on a vraiment le sentiment d’être maître de notre destinée – contrairement à IKARI WARRIORS où la lenteur des débats annihilait souvent toute notion de plaisir.
GUERILLA WAR, c’est donc un IKARI WARRIORS au format XXL et jouable. On y retrouve ainsi exactement les mêmes mécaniques – mais sublimées : un ou deux joueurs qui se déplacent à pied en vue aérienne, des vagues d’ennemis incessantes qui tentent irrémédiablement de vous submerger, quelques tanks dissimulés çà et là que vous pouvez piloter, des mines, des hélicos sanguinaires, et des bonus à récupérer sur votre chemin de croix – directionnelle (ici lance-flamme, lance-roquettes et tir multidirectionnel).
Jouissif et nerveux, hyper jouable et astucieusement découpé en niveaux bien définis avec boss de fin à la clé (contrairement à son petit frère IKARI), avec en plus des petits stages bonus en wagonnet, GUERRILLA WAR n’en est pas pour autant exempt de défauts. J’en vois deux, en particulier. Le premier, c’est tout simplement le revers de la médaille militaire d’un jeu Famicom bourré d’action. Inonder l’écran d’ennemis et de tirs en tous genres est une idée louable, certes, mais la petite 8 bits de Nintendo affiche ici clairement ses limites de l’époque. Sachez donc que ralentissements et clipping seront parfois présents lorsque vous serez submergés de soldats. Le deuxième défaut de GUERRILLA WAR est plus original. Il s’agit de sa difficulté qui prend à revers la sacrosainte règle de développement des années 80, qui impliquait de faire suer les jeunes amateurs de jeux vidéo jusqu’au point de non retour. A savoir la folie, le meurtre sauvage de voisins innocents ou la destruction de joypad, selon le degré d’implication du joueur et ses antécédents familiaux. GUERRILLA WAR est ainsi outrageusement facile, en raison de la présence de continus infinis qui vous font reprendre votre partie à l’endroit précis de votre mort. En gros, le décès et le game over n’entrainent aucune espèce de malus – on perd bien son arme spéciale, mais il y a tellement de bonus à récupérer que ce n’est jamais rédhibitoire.
GUERRILLA WAR ce n’est donc aucunement l’enfer, et encore moins le pix-hell. On se retrouve alors face au célèbre concept du chargeur à moitié vide, ou à moitié plein. Faut-il se réjouir du fait que le jeu, contrairement à de nombreux autres titres de la même époque, puisse être terminé sans devoir passer toute sa vie dessus à en apprendre ses milliers de patterns, ou au contraire pester contre le manque total de challenge qui vient incontestablement dégonfler toute notion de valorisation de l’effort ?
Pour ma part je suis un peu dans l’état d’un écran splitté… oui je suis partagé. On prend incontestablement son pied, dans GUERRILLA WAR, mais le soufflet retombe parfois, justement à cause de l’absence totale de stress et de challenge. Pour profiter du jeu, il convient alors sans doute de l’envisager sous l’angle du scoring, puisque perdre une partie vous fait irrémédiablement retomber à zéro. La présence de nombreux otages à délivrer pour gagner des points vient d’ailleurs me conforter dans cette idée : GUERRILLA WAR doit être joué pour le scoring, ce qui vous forcera à contrôler vos ardeurs guerrières. En effet, arroser l’écran de milliers de balles (munitions illimitées je vous le rappelle) pourrait être tentant, mais en jouant ainsi vous allez trucider nombre d’otages innocents – et encaisser des points de malus.
A chacun de choisir son camp, et son approche de GUERRILLA WAR. Vous pouvez foncer et flinguer les prisonniers sans jamais être puni (« à la Bachar », comme on dit dans le jargon) ou au contraire la jouer plus prudent et tenter de sauver tout le monde, en visant le scoring et donc en accordant un semblant d’importance à la gestion de vos continus – pourtant infinis. Quelle que soit l’option choisie, vous devriez être conquis par ce qui constitue, à mon sens, l’un des jeux les plus mémorables de la Famicom.
Une vidéo :
Dispo au Japon, en Europe et aux États-Unis
Année : 1988 au Japon, 1989 dans le reste du monde
Studio : SNK
Éditeur : SNK
J'avais envie de partager mes impressions au sujet de ce jeu à la IKARI WARRIORS, que je trouve absolument sensationnel.
A la fin des années 50, Che Guevara et Fidel Castro décident de s’unir pour renverser le sanglant dictateur d’un petit pays d’Amérique du sud.
Suite spirituelle d’IKARI WARRIORS (l’officielle étant VICTORY ROAD), dont il reprend absolument toutes les ficelles, GUERRILLA WAR lui est supérieur en tout : graphismes, musiques (même si celle d’IKARI WARRIORS est finalement la plus inoubliable), background (l'intrigue s'inspire d'un fait historique bien réel - effacé des versions occidentales) et surtout… gameplay ! C’est bien simple : là où les héros du jeu IKARI WARRIORS paraissaient avoir de l’arthrose aux mains et des genoux cagneux tant leurs différents déplacements étaient lents et poussifs, les actions effectuées par le duo révolutionnaire de GUERRILLA WAR sont d’une nervosité affolante ! On avance à toute allure (plus vite que dans la version arcade !), on fait pleuvoir des rafales de plomb jusqu’à plus soif (munitions et grenades infinies), on slalome entre les tirs ennemis avec une facilité déconcertante, on navigue avec naturel au sein de niveaux proposant parfois trois directions (droite, gauche, haut – pas de backtracking vers le bas)… enfin bref, on a vraiment le sentiment d’être maître de notre destinée – contrairement à IKARI WARRIORS où la lenteur des débats annihilait souvent toute notion de plaisir.
GUERILLA WAR, c’est donc un IKARI WARRIORS au format XXL et jouable. On y retrouve ainsi exactement les mêmes mécaniques – mais sublimées : un ou deux joueurs qui se déplacent à pied en vue aérienne, des vagues d’ennemis incessantes qui tentent irrémédiablement de vous submerger, quelques tanks dissimulés çà et là que vous pouvez piloter, des mines, des hélicos sanguinaires, et des bonus à récupérer sur votre chemin de croix – directionnelle (ici lance-flamme, lance-roquettes et tir multidirectionnel).
Jouissif et nerveux, hyper jouable et astucieusement découpé en niveaux bien définis avec boss de fin à la clé (contrairement à son petit frère IKARI), avec en plus des petits stages bonus en wagonnet, GUERRILLA WAR n’en est pas pour autant exempt de défauts. J’en vois deux, en particulier. Le premier, c’est tout simplement le revers de la médaille militaire d’un jeu Famicom bourré d’action. Inonder l’écran d’ennemis et de tirs en tous genres est une idée louable, certes, mais la petite 8 bits de Nintendo affiche ici clairement ses limites de l’époque. Sachez donc que ralentissements et clipping seront parfois présents lorsque vous serez submergés de soldats. Le deuxième défaut de GUERRILLA WAR est plus original. Il s’agit de sa difficulté qui prend à revers la sacrosainte règle de développement des années 80, qui impliquait de faire suer les jeunes amateurs de jeux vidéo jusqu’au point de non retour. A savoir la folie, le meurtre sauvage de voisins innocents ou la destruction de joypad, selon le degré d’implication du joueur et ses antécédents familiaux. GUERRILLA WAR est ainsi outrageusement facile, en raison de la présence de continus infinis qui vous font reprendre votre partie à l’endroit précis de votre mort. En gros, le décès et le game over n’entrainent aucune espèce de malus – on perd bien son arme spéciale, mais il y a tellement de bonus à récupérer que ce n’est jamais rédhibitoire.
GUERRILLA WAR ce n’est donc aucunement l’enfer, et encore moins le pix-hell. On se retrouve alors face au célèbre concept du chargeur à moitié vide, ou à moitié plein. Faut-il se réjouir du fait que le jeu, contrairement à de nombreux autres titres de la même époque, puisse être terminé sans devoir passer toute sa vie dessus à en apprendre ses milliers de patterns, ou au contraire pester contre le manque total de challenge qui vient incontestablement dégonfler toute notion de valorisation de l’effort ?
Pour ma part je suis un peu dans l’état d’un écran splitté… oui je suis partagé. On prend incontestablement son pied, dans GUERRILLA WAR, mais le soufflet retombe parfois, justement à cause de l’absence totale de stress et de challenge. Pour profiter du jeu, il convient alors sans doute de l’envisager sous l’angle du scoring, puisque perdre une partie vous fait irrémédiablement retomber à zéro. La présence de nombreux otages à délivrer pour gagner des points vient d’ailleurs me conforter dans cette idée : GUERRILLA WAR doit être joué pour le scoring, ce qui vous forcera à contrôler vos ardeurs guerrières. En effet, arroser l’écran de milliers de balles (munitions illimitées je vous le rappelle) pourrait être tentant, mais en jouant ainsi vous allez trucider nombre d’otages innocents – et encaisser des points de malus.
A chacun de choisir son camp, et son approche de GUERRILLA WAR. Vous pouvez foncer et flinguer les prisonniers sans jamais être puni (« à la Bachar », comme on dit dans le jargon) ou au contraire la jouer plus prudent et tenter de sauver tout le monde, en visant le scoring et donc en accordant un semblant d’importance à la gestion de vos continus – pourtant infinis. Quelle que soit l’option choisie, vous devriez être conquis par ce qui constitue, à mon sens, l’un des jeux les plus mémorables de la Famicom.
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Dernière édition par Oli le Mar 29 Nov - 14:50, édité 1 fois