Alice: Retour au Pays de la Folie
Support : Playstation 3
Existe également sur Xbox 360 et PC
Développeur : Spicy Horse
Editeur : Electronic Arts
Année : 2011
Comme toute histoire d’amour tragique, celle-ci a débuté par une rencontre fortuite. Jeune fille pleine de charme et de promesses, Alice était, contrairement à ses habitudes, tout de glauque vêtu. Un couteau à la main, une robe bleue tachetée de sang maladroitement posée sur ses épaules, elle attendait patiemment qu’un joueur vienne poser ses pattes sur elle. Il faut dire que Liddell a tout pour plaire : un minois d’ange au service d’une œuvre prenant à contrepied les produits aseptisés de la concurrence grâce à son univers sombre et désenchanté. Cependant, ce trompe l’œil va vite voler en éclat, et le thé indigeste qui est ici proposé nous fait rapidement regretter notre fidèle thermos à café.
La pauvre Alice n’a pas la vie facile. Suite au décès de ses parents et sa tentative de suicide désespérée, la voilà qui se retrouve face à un psychologue peu scrupuleux souhaitant lui faire oublier son passé. Toujours en quête de réponses quant au destin tragique de sa famille et du mystérieux incendie qui en est la cause, la jeune femme ne se laisse pas abattre et remballe pour un nouveau voyage dans les tréfonds de sa psyché. Comme toute allumeuse digne de ce nom, Alice attire le regard mais s’effondre dès que l’on creuse un peu. Inconsistante et foutraque, son histoire ne s’avère être qu’une mascarade justifiant bien mal les quelques dizaines d’euros dépensés. L’incohérence scénaristique régnant dans ce monde désolé donnerait de l’urticaire à n’importe quel humain sain d’esprit. Tel un Don Juan multipliant les conquêtes sans envergures, le joueur enchaîne les niveaux sans trop savoir pourquoi. Même l’entourage d’Alice se montre insupportable. Entre design foireux et voix crispantes, la migraine guette. Ce capharnaüm n’a même pas la décence de nous servir une conclusion digne de ce nom. L’esprit se brouille: tout ça pour ça?
Des préliminaires ratés n’annoncent rien de bon pour la suite. Alice peine à assumer sa plastique pourtant si aguicheuse dans la pénombre d’un bar, et avec quelques verres dans le nez. Le soufflé retombe bien vite au réveil, le pauvre bougre piégé s’enfuyant sans même offrir les croissants. A l’image du scénario décousu, la direction artistique ne vaut guère mieux. On sent une réelle envie de se démarquer, d’offrir quelque chose de frais. Mais, malgré quelques fulgurances à la fin du niveau 3 et au début du 4, Alice nous fait enchaîner les décors sans saveurs et sans logique. Un couloir rouillé par-ci, un niveau aquatique par-là, la lassitude pointe le bout de son groin. Sans épaisseur et sans génie, la demoiselle passe plus de temps à changer de robe qu’à nous proposer un univers un tant soit peu cohérent et couillu. Pour une gonzesse qui se la joue trash, c’est bien trop léger. Vouloir n’est pas pouvoir, et essayer sans concrétiser n’a guère d’intérêt.
L’horloge poursuit sa folle course mais Alice continue à décevoir. La rupture n’est pas loin, et ce n’est pas le level design qui va arranger les choses. Paresse et banalité ne font pas bon ménage, Liddell ne nous le rappelle que trop bien. On enchaîne phases de plateformes insipides et arènes de combats sans gros enjeux tout au long de l’aventure. Un levier à actionner, un plateau à surélever, un mur à casser, quelques créatures à tabasser, Alice aime la routine. Celui qui l’accompagne, beaucoup moins. Ce ne sont pas les nombreux secrets mal dissimulés qui y changeront grand-chose. Souvenirs perdus, bouteilles à bonus et challenges à allongement de barre de vie, rien ne justifie la quête de ces quelques à-côtés tant ils s’avèrent sans aucun intérêt. Qu’attendre de bribes de scénarios cachées si la trame n’a, à la base, aucune consistance? Qu’attendre d’un accroissement de la vitalité dans un titre ou les erreurs de saut entre deux plateformes ne sont pas pénalisées et où les checkpoints sont positionnés tous les deux pas? A moins de faire preuve de collectionnite aigüe, il n’y a guère de temps à perdre avec de telles futilités qui auraient trouvé leur salut dans un titre mieux construit et plus réfléchi. Consciente de ses grossières lacunes, Alice tente, dans une tentative désespérée, d’insuffler un souffle d’originalité au travers de passages sortant du train-train quotidien. Entre puzzle game, niveaux en 2D, mini jeux de shoot et phase où il s’agira de faire rouler une tête à travers un parcours rappelant un flipper en 3D, la donzelle a le mérite de proposer quelques alternatives. Malheureusement, elle peine toujours à convaincre, ces quelques fulgurances s’avérant pour la plupart simplistes et lourdingues. Encore un rendez-vous manqué.
Construction hachée, direction artistique défectueuse, l’orpheline n’est même pas capable de nous offrir une technique un tant soit peu travaillée. Tel un escargot un jour d’orage, le jeu bave de partout. Textures grossières, personnages rigides, bugs en tout genre et framerate asthmatique, c’est le festival des horreurs. Que la technique ne soit pas parfaite ne pose pas de problèmes à partir du moment où l’expérience générale est de qualité. Mais, dès lors qu’un titre traîne casserole sur casserole, ce genre de défaut ressort de manière décuplée. Alice est laide, et elle le sait.
La forme traîne la patte, le fond ne va faire qu’accentuer cette déficience physique. Plutôt maniable et pas farouche au combat, la jeune femme n’en est pas pour autant sauvée. Bien que le tout s’avère assez ergonomique, le gameplay reste d’un classicisme déconcertant. En voulant mixer trop de phases de jeu différentes, la foldingue en oublie de creuser suffisamment l’expérience pour la rendre intéressante. Les combats sont mous et redondants malgré les nombreuses armes à disposition et le mode enragée lorsque votre barre de vie crie famine. Il n’y a que trop peu de stratégie pour assurer sur la continuité, le joueur se contentant de bourriner les petits ennemis, de briser la garde des mobs plus imposants ou de tirer sur les adversaires volants. Ajoutez à cela des combos au nombre incroyable de quatre et vous obtiendrez la recette d’un jeu d’action aussi creux que le chapeau du Chapelier. Quant aux phases de plateforme, et sans vouloir tirer à nouveau sur l’ambulance, elles n’ont guère d’intérêt puisque la mort y est tout simplement absente. C’est quand même un basique à respecter, et même ça Alice n’y arrive pas. Quant au bestiaire, inutile de s’y attarder trop longuement tant la déception est, une fois de plus, au rendez-vous. Il y avait pourtant la place de faire quelque chose de réellement inquiétant et glauque. A la place, on a des flaques noires et autres têtes volantes au nom douteux ("Enfant de putain", vraiment?).
Histoire de faire ravaler ses moustaches au chat de Cheshire, mettons également le doigt sur la bande sonore, tellement discrète qu’on a peine à croire qu’elle existe. Pour un jeu censé offrir une ambiance pesante, c’est le genre d’erreur qui ne pardonne pas. Enfin, Alice enfonce le clou avec une durée de vie interminable qui avoisine les 15 heures pour peu qu’on commence à récolter les bonus cachés. Le calvaire semble dès lors ne plus finir.
Malgré les promesses d’un avenir radieux, Alice nous offre une descente dans les tréfonds de sa psyché qui s’apparente plus à l'enfer qu’autre chose. Telle une fille facile, la londonienne révèle bien vite son manque de profondeur et ses défauts physiques. Gameplay sans saveur, level design insipide et direction artistique foutraque viennent salir ce qui aurait pu s’apparenter à une toile de maître. Un titre qui manque clairement de folie, et qui nous entraîne finalement vers un retour au pays de l’ennui.
Graphismes : 2/5
Gameplay : 2/5
Bande-son : 1/5
Durée de vie : 3/5
Note globale : 8/20
Note testeur : 7/20
Support : Playstation 3
Existe également sur Xbox 360 et PC
Développeur : Spicy Horse
Editeur : Electronic Arts
Année : 2011
Comme toute histoire d’amour tragique, celle-ci a débuté par une rencontre fortuite. Jeune fille pleine de charme et de promesses, Alice était, contrairement à ses habitudes, tout de glauque vêtu. Un couteau à la main, une robe bleue tachetée de sang maladroitement posée sur ses épaules, elle attendait patiemment qu’un joueur vienne poser ses pattes sur elle. Il faut dire que Liddell a tout pour plaire : un minois d’ange au service d’une œuvre prenant à contrepied les produits aseptisés de la concurrence grâce à son univers sombre et désenchanté. Cependant, ce trompe l’œil va vite voler en éclat, et le thé indigeste qui est ici proposé nous fait rapidement regretter notre fidèle thermos à café.
La pauvre Alice n’a pas la vie facile. Suite au décès de ses parents et sa tentative de suicide désespérée, la voilà qui se retrouve face à un psychologue peu scrupuleux souhaitant lui faire oublier son passé. Toujours en quête de réponses quant au destin tragique de sa famille et du mystérieux incendie qui en est la cause, la jeune femme ne se laisse pas abattre et remballe pour un nouveau voyage dans les tréfonds de sa psyché. Comme toute allumeuse digne de ce nom, Alice attire le regard mais s’effondre dès que l’on creuse un peu. Inconsistante et foutraque, son histoire ne s’avère être qu’une mascarade justifiant bien mal les quelques dizaines d’euros dépensés. L’incohérence scénaristique régnant dans ce monde désolé donnerait de l’urticaire à n’importe quel humain sain d’esprit. Tel un Don Juan multipliant les conquêtes sans envergures, le joueur enchaîne les niveaux sans trop savoir pourquoi. Même l’entourage d’Alice se montre insupportable. Entre design foireux et voix crispantes, la migraine guette. Ce capharnaüm n’a même pas la décence de nous servir une conclusion digne de ce nom. L’esprit se brouille: tout ça pour ça?
Des préliminaires ratés n’annoncent rien de bon pour la suite. Alice peine à assumer sa plastique pourtant si aguicheuse dans la pénombre d’un bar, et avec quelques verres dans le nez. Le soufflé retombe bien vite au réveil, le pauvre bougre piégé s’enfuyant sans même offrir les croissants. A l’image du scénario décousu, la direction artistique ne vaut guère mieux. On sent une réelle envie de se démarquer, d’offrir quelque chose de frais. Mais, malgré quelques fulgurances à la fin du niveau 3 et au début du 4, Alice nous fait enchaîner les décors sans saveurs et sans logique. Un couloir rouillé par-ci, un niveau aquatique par-là, la lassitude pointe le bout de son groin. Sans épaisseur et sans génie, la demoiselle passe plus de temps à changer de robe qu’à nous proposer un univers un tant soit peu cohérent et couillu. Pour une gonzesse qui se la joue trash, c’est bien trop léger. Vouloir n’est pas pouvoir, et essayer sans concrétiser n’a guère d’intérêt.
L’horloge poursuit sa folle course mais Alice continue à décevoir. La rupture n’est pas loin, et ce n’est pas le level design qui va arranger les choses. Paresse et banalité ne font pas bon ménage, Liddell ne nous le rappelle que trop bien. On enchaîne phases de plateformes insipides et arènes de combats sans gros enjeux tout au long de l’aventure. Un levier à actionner, un plateau à surélever, un mur à casser, quelques créatures à tabasser, Alice aime la routine. Celui qui l’accompagne, beaucoup moins. Ce ne sont pas les nombreux secrets mal dissimulés qui y changeront grand-chose. Souvenirs perdus, bouteilles à bonus et challenges à allongement de barre de vie, rien ne justifie la quête de ces quelques à-côtés tant ils s’avèrent sans aucun intérêt. Qu’attendre de bribes de scénarios cachées si la trame n’a, à la base, aucune consistance? Qu’attendre d’un accroissement de la vitalité dans un titre ou les erreurs de saut entre deux plateformes ne sont pas pénalisées et où les checkpoints sont positionnés tous les deux pas? A moins de faire preuve de collectionnite aigüe, il n’y a guère de temps à perdre avec de telles futilités qui auraient trouvé leur salut dans un titre mieux construit et plus réfléchi. Consciente de ses grossières lacunes, Alice tente, dans une tentative désespérée, d’insuffler un souffle d’originalité au travers de passages sortant du train-train quotidien. Entre puzzle game, niveaux en 2D, mini jeux de shoot et phase où il s’agira de faire rouler une tête à travers un parcours rappelant un flipper en 3D, la donzelle a le mérite de proposer quelques alternatives. Malheureusement, elle peine toujours à convaincre, ces quelques fulgurances s’avérant pour la plupart simplistes et lourdingues. Encore un rendez-vous manqué.
Construction hachée, direction artistique défectueuse, l’orpheline n’est même pas capable de nous offrir une technique un tant soit peu travaillée. Tel un escargot un jour d’orage, le jeu bave de partout. Textures grossières, personnages rigides, bugs en tout genre et framerate asthmatique, c’est le festival des horreurs. Que la technique ne soit pas parfaite ne pose pas de problèmes à partir du moment où l’expérience générale est de qualité. Mais, dès lors qu’un titre traîne casserole sur casserole, ce genre de défaut ressort de manière décuplée. Alice est laide, et elle le sait.
La forme traîne la patte, le fond ne va faire qu’accentuer cette déficience physique. Plutôt maniable et pas farouche au combat, la jeune femme n’en est pas pour autant sauvée. Bien que le tout s’avère assez ergonomique, le gameplay reste d’un classicisme déconcertant. En voulant mixer trop de phases de jeu différentes, la foldingue en oublie de creuser suffisamment l’expérience pour la rendre intéressante. Les combats sont mous et redondants malgré les nombreuses armes à disposition et le mode enragée lorsque votre barre de vie crie famine. Il n’y a que trop peu de stratégie pour assurer sur la continuité, le joueur se contentant de bourriner les petits ennemis, de briser la garde des mobs plus imposants ou de tirer sur les adversaires volants. Ajoutez à cela des combos au nombre incroyable de quatre et vous obtiendrez la recette d’un jeu d’action aussi creux que le chapeau du Chapelier. Quant aux phases de plateforme, et sans vouloir tirer à nouveau sur l’ambulance, elles n’ont guère d’intérêt puisque la mort y est tout simplement absente. C’est quand même un basique à respecter, et même ça Alice n’y arrive pas. Quant au bestiaire, inutile de s’y attarder trop longuement tant la déception est, une fois de plus, au rendez-vous. Il y avait pourtant la place de faire quelque chose de réellement inquiétant et glauque. A la place, on a des flaques noires et autres têtes volantes au nom douteux ("Enfant de putain", vraiment?).
Histoire de faire ravaler ses moustaches au chat de Cheshire, mettons également le doigt sur la bande sonore, tellement discrète qu’on a peine à croire qu’elle existe. Pour un jeu censé offrir une ambiance pesante, c’est le genre d’erreur qui ne pardonne pas. Enfin, Alice enfonce le clou avec une durée de vie interminable qui avoisine les 15 heures pour peu qu’on commence à récolter les bonus cachés. Le calvaire semble dès lors ne plus finir.
Malgré les promesses d’un avenir radieux, Alice nous offre une descente dans les tréfonds de sa psyché qui s’apparente plus à l'enfer qu’autre chose. Telle une fille facile, la londonienne révèle bien vite son manque de profondeur et ses défauts physiques. Gameplay sans saveur, level design insipide et direction artistique foutraque viennent salir ce qui aurait pu s’apparenter à une toile de maître. Un titre qui manque clairement de folie, et qui nous entraîne finalement vers un retour au pays de l’ennui.
Graphismes : 2/5
Gameplay : 2/5
Bande-son : 1/5
Durée de vie : 3/5
Note globale : 8/20
Note testeur : 7/20
Dernière édition par vavalboss le Ven 4 Sep - 0:26, édité 1 fois