Golvellius est souvent cité comme le Zelda de la Master System, en tant que jeu d'action-aventure où le brave héros va sauver une princesse. Mais Golvellius sait se faire apprécier par ses propres qualités, et il serait donc dommage de se limiter à une simple comparaison entre ces deux jeux.
Vous incarnez Kelesis, jeune et preux chevalier aux cheveux verts (comme tout héros qui se respecte, il vaut mieux avoir une couleur de cheveux hors du commun) qui doit délivrer la princesse Rena, retenue par l'horrible Golvellius. Mais évidemment, la cachette de ce grand méchant n'est pas accessible comme ça, en deux minutes, puis on le tue en cinq, et on sauve la princesse… Non, il n'est pas très courageux, il se cache plutôt bien, et on doit récolter sept joyaux pour atteindre son antre…
Golvellius est souvent défini comme un A-RPG, puisque l'équipement du héros évolue, sa barre de vie aussi, et qu'il combat en direct les ennemis présents sur la carte. Le charme du jeu réside dans ses grottes très bien cachées, une par écran, qu'il faut déceler pour continuer à avancer dans le jeu. Le tout est de deviner comment la faire apparaître : en tuant plusieurs ennemis, en tapant sur une pierre, sur un arbre, ou sur tout autre élément du décor… Si l'on veut récupérer tous les équipements et tous les cœurs de la barre de vie, il faut sérieusement s'accrocher et se montrer très imaginatif !
Bon, dans l'aventure, on n'est pas tout seul puisqu'une tripotée de copains et copines se cachent eux aussi dans les grottes : la vieille marchande, la fée et ses indices, l'ange qui vous guérit un peu, la vampire qui vous donne de l'argent en échange de cœurs de vie, ainsi que la prêtresse et ses passwords à 32 caractères (hum^^)… Mais surtout Randar, une petite bille bleue, bien sympathique, qu'on cherche en premier dans tout nouveau monde car il guérit totalement Kelesis.
Le problème, c'est que les grottes ne regorgent pas que d'amis… Les tavernes des boss sont en effet symbolisées de la même façon. Elles sont de deux sortes : en scrolling vertical ou horizontal. Celles en vertical sont plutôt sommaires, il faut taper sans s'arrêter, éviter de se retrouver coincé et donc rattrapé par le bas de l'écran. Au bout, une grosse chauve souris vous barre la route avant le boss du niveau. Les phases à l'horizontale sont beaucoup moins stressantes, mais plus longues et plus complexes, où le but est de ne pas se tromper de chemin.
Outre les cheveux verts de notre brave gars, les décors sont des plus colorés, et exploitent très bien les capacités de la console. Ils restent tout de même assez simplistes, et communs à ce type de jeu (forêt, désert, cimetière…). Le bestiaire, lui, est plutôt diversifié, avec des ennemis plus mignons que terrifiants… Mais les boss tranchent complètement avec cet esprit car ils sont un peu plus effrayants et remplissent bien leurs rôles de méchants.
Quant aux musiques, elles sont assez réussies, et changent selon l'équipement porté, ce qui est original pour un tel jeu à l'époque. En revanche, le gameplay est vraiment loin d'être précis. On se retrouve souvent en face de l'ennemi, et touché on ne sait toujours pas comment, alors qu'on est en train de lui taper dessus comme un fou ! Plutôt désagréable au début mais les vrais gamers sauront trouver la technique adéquate…
Ainsi, Golvellius représente un des pionniers du genre, sans réelle concurrence sur la Master System. Ce jeu reste sympathique, agréable à finir, avec une durée de vie convenable pour un opus 8 bit.
A noter que la version MSX de Golvellius, sortie en 1987, a été rééditée en 1988, cette fois-ci sur la MSX2, en reprenant les graphismes de la Master System, mais avec des ennemis et des donjons remaniés.