L'ayant presque terminé (enfin je pense vu où j'en suis), voici un petit retour d'expérience sur les différents points du jeu.
Tout d'abord, c'est un ninja game, comme bon nombre d'équivalents sur 8 et 16 bits. On saute, on pourfend, on rebondit, on balance des shurikens... le tout avec un gameplay aux petits oignons.
Sans vouloir comparer avec Hollow Knight car ce sont deux jeux différents, je dirai qu'on retrouve à peu près les mêmes sensations en terme de déplacement.
Au fur et à mesure de l'avancement, notre ninja est capable de plein de choses :
- Saut nuage : possibilité d'effectuer un second saut si on frappe un ennemi, un projectile ou un élément de décor. Un peu chiant à prendre en main au début (saut/frappe/saut, au lieu du classique double saut comme Hollow Knight ou Castlevania), cela s'avère élémentaire à maîtriser par la suite et hyper jouissif en terme de gameplay.
- planer avec sa cape : permet donc de planer, mais d'amortir ou rallonger ses sauts.
- grappin : pour accrocher des murs ou se propulser avec les éléments du décor ou les ennemis.
Ces trois éléments sont vraiment bien foutus. A la fin, on se prend vraiment pour un ninja, parcourant les tableaux des différents stages à une vitesse vertigineuse.
On peut très vite s'accrocher aux murs, et par la suite on peut même courir sur l'eau.
Bref, question maniement et gameplay, c'est pour moi un sans faute, et rares sont les jeux de ninja 8/16 bits à proposer autant de mouvements différents (de mémoire je pourrai citer Hagane, même si the Messenger est beaucoup plus accessible avec les contrôles de la manette).
Le bestiaire du jeu est assez pauvre. De niveaux en niveaux, on retrouve souvent les mêmes ennemis. Aucun n'est difficile à battre, la plupart se tuant en un coup, mais leur placement est souvent judicieusement bien choisi pour nous compliquer les choses.
La difficulté, puisqu'on en parle, est loin d'être insurmontable. Il y a environ une demi-douzaine de boss assez faciles lorsqu'on connaît leur pattern. Mais ils sont souvent imposants à l'écran et sympas à affronter.
C'est surtout dans les phases de plateforme que cela se corse parfois. Pas vraiment durant les premières heures du jeu où c'est un peu la ballade champêtre, mais vers les derniers niveaux la difficulté est relativement corsée, même si on maîtrise de mieux en mieux notre personnage, ce qui simplifie un peu. Bref, c'est très chaud par moment, surtout si on veut récupérer tous les médaillons. A coup de saut nuage/grappin/plane au-dessus du vide, en esquivant des scies circulaires mouvantes, des boules de feu et j'en passe.
On peut évidemment améliorer ses compétences via les boutiques du jeu (plus de points de vie, plus de shurikens, déplacement torpille sous l'eau...) Cela permettra aussi de dialoguer avec le marchand qui est franchement très marrant. Les dialogues du jeu sont vraiment sympas, bien que pittoresques. Le marchand a plein d'histoires à raconter, chacune avec une morale sensée ou à la noix, c'est assez tordant, je ne m'en lasse pas.
Les musiques du jeu sont vraiment chouettes, à la manière d'un bon jeu 8 bits qui pète sa race.
Même délire que celles de Shovel Knight ou Curse of the Moon par exemple. Du tout bon. Même si certaines sont pénibles à la longue. Je ne sais pas combien il y en a de différentes, mais il y en a pas mal de superbes.
Arrivé à un certain stade du jeu, il se passe un événement surprenant. Je vais un peu spoiler. Même si j'avais lu quelques tests en ce sens qui ne dévoilaient rien de la suite, je ne dirai pas non plus que c'est un retournement majeur, juste une pirouette sympa.
- Spoiler:
Nous sommes donc devenus le messager du temps qui peut parcourir présent et futur (ou passé et présent, j'ai pas tout pigé car c'est volontairement confus), le tout avec une cinématique de transition bien poilante.
En terme de gameplay, cela se traduit par un switch entre un mode 8 bits et un mode 16 bits.
On se retrouve à alterner les deux époques, uniquement via des portails judicieusement placés dans les niveaux. Une époque en 8 bits, et une autre en 16 bits (donc des graphismes plus fins, des musiques moins chiptune...), chacune ayant des chemins différents.
Certains passages font donc office de "puzzle game" (entre guillemets) pour évoluer entre les deux époques : prendre le bon portail, revenir sur ses pas, aller dans un passage ouvert uniquement à une époque, retourner à l'autre époque, etc. C'est assez bien foutus et jamais très difficile contrairement à certains jeux du genre bien pénibles, et la transition 8/16 bits est vraiment bien faite. En terme de maniement du perso, rien ne change entre les deux époques, heureusement.
A partir de ce stade du jeu, les niveaux jusqu'ici linéaires peuvent se reparcourir à volonté en mode metroidlike/metroidvania, permettant de débloquer tous les secrets du jeu, notamment les médaillons qui sont tous accessibles après avoir passé une épreuve de plateforme assez rude par moment.
Ce second passage dans les niveaux n'est pas un simple second loop (déjà le jeu et l'histoire sont loin d'être terminés), car en revenant dans les niveaux, il y a énormément de zones supplémentaires à explorer, et même d'autres niveaux entiers, et plein de bonnes choses à récupérer qui améliorent encore le gameplay. On a même des phases de shmups par moment, bien qu'assez simples malheureusement.
Bref, j'y ai joué 17h sans avoir vu encore le bout, et c'est vraiment plaisant, ne serait-ce que de déplacer son personnage avec autant d'agilité à travers toute la map.
Un petit défaut a entaché le parcours toutefois. Vers la fin, y a des passages qui rament à mort, avec des baisses de framerate insupportables (il semble que ce soit uniquement sur la version Switch
). En gros, les inputs fonctionnent un coup sur deux ou trois, rendant le jeu impossible. J'ai pété un plomb, voyant toute mon épopée s'effondrer (puisque c'était devenu quasi injouable), puis je suis allé sur Internet voir de quoi il en retourne. Et un type sur un forum a dit qu'il fallait complètement éteindre sa console (pas uniquement la mettre en veille) et la rallumer pour voir ces ralentissements disparaître. Je n'y croyais pas, mais ça a marché putain
Un peu chelou tout de même. J'ai pu donc continuer mon périple sans encombre.
Peu après, contre ce qui semble être le boss de fin (édit : l'avant avant dernier en fait
), le jeu s'est mis à planter durant le combat : freeze puis obligé de quitter le jeu.
Bref, on sent que certains points du code ne sont pas optimisés.
Mais vraiment, c'est un putain de bon jeu qui se doit d'être fait par tous les fans de ninja game.