Conker est un jeu difficile à appréhender, effectivement.
Pour ma part, je ne peux pas dire que j'ai eu un grand plaisir à y jouer. Le tout est quand même flou, ; la faute à la N64, mais bon... Les objectifs ne sont pas clairs, le gameplay est assez moisi avec ces sauts qui nous tuent si on tombe d'à peine 2 mètres. Je me rappelle aussi de phases extrêmement redondantes comme poursuivre 3 engrenages dans une salle circulaire : lourd et peu intéressant. Le pire c'est que ce schéma de faire 3 fois un truc relou se répète : le boss du taureau avec les vaches à démolir, la course en skate...
Et pourtant... Pourtant je ne peux m'empêcher de le considérer comme un jeu qui mérite son statut culte. Déjà parce que l'ambiance est totalement déjantée, originale et sans complexe. Ensuite parce que les parodies de films pullulent avec des références au Parrain, Orange Mécanique, Alien, Matrix, Dracula, et j'en passe... La bande-son est juste phénoménale et certaines scènes sont mythiques (The Great Mighty Poo). Les cinématiques sont hilarantes comme avec le mot de passe fellatio... non, fidelio.
Je pense que le jeu surprend car il est complètement décousu, sans réel fil conducteur : Berri kidnappée n'est qu'un prétexte. Le méchant roi qui veut utiliser Conker comme pied de table aussi. Conker qui doit retrouver le chemin de sa maison également. Les sous ? Ils ne servent strictement à rien (désolé Defkerus). La poêle ? Pas très utile étant donné que le gameplay se renouvelle souvent. Les mondes ? Difficile de les dénombrer, l'aventure de Conker étant difficile à cerner et résumer. Même la fin laisse très perplexe.
Conker, c'est un peu un jeu que l'on parcourt pour son ambiance, son humour, ses références mais, et j'insiste là-dessus, sûrement pas pour son gameplay qui est à la rue. Pour ma part, c'est l'inverse total d'un Banjo & Kazooie où, là, primera un gameplay plus rôdé et recherché et une structure plus classique.
Finalement, je me dis qu'il faudrait plus de jeux comme Conker parfois : décomplexés, refusant le schéma classique de construction d'un jeu vidéo, et bourré de références à la culture cinématographique. Il y aurait de quoi faire de nos jours. Mais Conker, hélas, serait sans doute quelque chose de trop grossier et "pipi caca" pour l'industrie actuelle. En cela, il est un peu le témoin d'une époque où les jeux n'étaient pas encore soumis à la totale bienséance. Mais ça me ferait vraiment du bien de le revoir : ce personnage avait un énorme potentiel !