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Le Game Boy est une console portable mise sur le marché par Nintendo dans la première partie de l'année 1989. Elle fut réalisée par l'équipe ayant déjà mis au point la série des Game & Watch sous la direction de Gunpei Yokoi (à qui l'on doit aussi le Virtual Boy ainsi que la genèse de la Wonderswan). Elle connaîtra de nombreuses évolutions pour arriver jusqu'aux premières DS que Nintendo commercialisera comme relève bien mérité.
Il existe un débat qui perdure depuis plus de 25 ans concernant l'aspect masculin ou féminin de la dénomination commerciale Game Boy. Nintendo s'est clairement expliqué au travers d'un communiqué de presse officiel et a annoncé que Game Boy est masculin (de même que Game Cube selon la marque) ! Maintenant, conscient du fait qu'on ne change pas les habitudes du jour au lendemain, libre à vous de l'appeler comme vous le souhaitez mais, sachez que ce dossier est rédigé en tenant compte des recommandations de Nintendo soit, au masculin...
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Le Game Boy Classique :
Le Game Boy est, de part sa conception, une machine très proche de la NES. La console est donc une 8bits ! Côté puissance, elle lui est légèrement supérieure en raison du fait que la technologie a évoluée depuis la sortie de la Famicom au Japon (en 1983, soit 6 ans avant). Le circuit sonore, quand à lui, est rigoureusement identique à son aînée, ce qui vaudra au Game Boy une vilaine réputation sur la qualité du son de la machine…
Autre grosse différence avec sa version console, le Game Boy est...monochrome ! L'écran est de type LCD (à cristaux liquides) d'une résolution de 160*144 en 4 nuances de gris. Il n'est pas de mauvaise qualité, ce qui permet une bonne visibilité des jeux mais présente le désavantage de ne pas être rétro-éclairé forçant les joueurs à se positionner dans un environnement lumineux. Exit donc l'idée de pouvoir jouer dans le noir ou la pénombre sans un accessoire d'éclairage. C'est probablement LE point faible du Game Boy...
Coté design, la console est de petite taille. Elle présente l'avantage non négligeable de pouvoir se mettre dans une poche (elle a d'ailleurs été conçue dans ce sens) ce qui permit d'en faire un objet vraiment portable (ce qui ne sera pas le cas de ses concurrentes…) et transportable de partout.
Pour la phase de jeu, la machine est équipée d'une classique croix de direction, des indispensables « select » et « pause » ainsi que de deux boutons d'action nommés « A » et « B ». Le toucher est agréable et la qualité est de mise faisant, par la même occasion, du Game Boy un objet durable dans le temps à l'aspect solide.
Concernant les réglages, deux molettes sont présentes sur chaque tranche de la console pour le volume (à droite) et le contraste (à gauche). En l'absence de rétroéclairage, le réglage du contraste permettait de faire face aux changements de luminosité de l'endroit ou vous vous trouviez ce qui était assez pratique pour le coup.
On retrouve trois connecteurs sur la machine :
- le port cartouche pour permettre de changer les jeux.
- la prise casque pour pouvoir jouer discrètement.
- le port link pour relier plusieurs consoles entre-elles et jouer à plusieurs (4max).
Pour finir, la machine est alimentée par 4 piles LR06 qui lui conférent une autonomie très importante de plus de 30H !!! S'occuper pendant les longs voyages sans avoir à se préoccuper de changer les piles ou de trouver une prise secteur devient un argument commercial très important pour Nintendo. Autre chose de très intelligent, l'affichage du Game Boy faiblit avant de s’éteindre… Cela permet donc de sauvegarder sa partie avant panne sèche de la console et ainsi d'éviter une coupure nette, très frustrante en pleine phase de jeu.
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En 1996, alors que le Game Boy est en fin de vie, Nintendo édite pour sa petite portable une série de jeux développés par Game Freak. Sans trop compter sur un succès commercial retentissant, la firme de Kyoto met sur le marché deux petits jeux de rôle qui, à la surprise générale, vont redonner un second souffle aux ventes de la console et permettre à la société de rebondir sur l’échec en devenir qu'est le Virtual Boy, censé être la relève du Game Boy…
Ces jeux, ce sont les Pocket Monsters...(que nous connaîtrons en Europe sous le doux nom de Pokémon). À peine les premiers volets commercialisés au Japon (les versions « Rouge » et « Vert »), les ventes de la machine redémarrent. C'était inespéré à un moment ou Nintendo n'avait pas de plans de secours pour remplacer son Virtual Boy qui, de mois en mois faisait baisser inexorablement les chiffres de la société…
Pour la petite histoire, il sortira au Japon 4 titres Pocket Monsters : les version Rouge, Verte, Bleue (un mix des deux premiers) et Jaune. Le succès sera tel que le jeu s'exportera en Europe où il prendra le nom de Pokémon (abréviation de Pocket Monsters) pour 3 volumes et où les versions seront renommées en Rouge et Bleue (il n'y aura pas de mix des deux jeux comme au Japon) puis Jaune (qui ne changera pas de nom).
Les 3 premières versions du jeu combinées Rouge, Verte/Bleue(Europe) et Bleue(Japon) se vendront dans le monde à plus de 30 millions d'exemplaires et entreront en 2009 au Guinness Book comme meilleures ventes de RPG de tous les temps !
La version Jaune (sortie en 1998) se vendra à elle seule à près de 15 millions d'exemplaires !
L'engouement aura été tel que Nintendo décidera de mettre sur le marché une version repensée de sa petite monochrome pour répondre à une nouvelle demande massive de production de consoles mais aussi pour se donner le temps de penser à la relève de cette portable !
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Le Game Boy Pocket :
En 1996, soit 7 ans après la mise en vente du premier modèle, Nintendo sort une version allégée de sa portable sous le doux nom de Game Boy Pocket. Les dimensions de la console originale sont revues à la baisse (près d'un tiers moins imposante) et l'écran, lui, est légèrement agrandi et bénéficie d'une nouvelle technologie de cristaux liquides. L'autonomie de la machine à été revue à la baisse (une dizaine d'heures) en même temps que le nombre de piles (on passe de 4 LR06 à 2 LR03 réduction de taille oblige).
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Le Game Boy Light :
Début 1998, Nintendo lance au Japon une évolution du Game Boy Pocket avec le Game Boy Light. À première vue, avec le nom, on pourrait penser qu'il s'agit d'une version encore plus allégée mais non, c'est du coté « éclairage » qu'il faut prendre le terme « light » !
La console se retrouve légèrement plus épaisse que le Game Boy Pocket, ceci étant pour permettre l'insertion du fameux rétro-éclairage manquant depuis presque 10 ans aux machines de la série Game Boy !!! Pour gagner en durée de vie des piles, le mode rétro-éclairage est activable ou désactivable par le biais du bouton « power » qui gagne par là même une position supplémentaire
La technologie est repensée pour toujours prioriser l'autonomie et, cette dernière se retrouve augmentée à 12 heures en mode rétro-éclairé !!! Une prouesse !
Les nippons découvrent alors les joies du Game Boy dans le noir le plus total comblant ainsi le défaut principal de cette portable et redonnant un nouveau souffle à une console commercialisée depuis presque une décennie !
Malheureusement, l'arrivée presque imminente de l'évolution majeure de la gamme fera que cette version restera uniquement commercialisée au pays du soleil levant et que Nintendo stoppera la fabrication, non pas pour des raisons de ventes mauvaises, bien au contraire, mais pour éviter de plomber le lancement de sa future machine prête à être commercialisée !
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Le Game Boy Color :
C'est donc juste avant les fêtes de fin d'année 1998 que cette fameuse nouvelle portable de la saga Game Boy pointe le bout de son nez dans les étales du monde entier. Et quelle surprise de découvrir que près de 10 ans après la sortie de la première console portable couleur (la Lynx d'Atari en 1989), Nintendo se décide enfin à passer le cap avec son Game Boy Color !
Bien-entendu, c'est toujours par choix que Nintendo n'a jamais souhaité passer en couleur ses portables souhaitant toujours faire passer l'autonomie en premier. Mais, en cette fin de millénaire, la technologie permet enfin un bon compromis entre couleurs chatoyantes et durée de vie des piles !
Une fois de plus, le pari technologique n'est pas mis en avant ! On reste toujours sur du 8bits mais boosté aux amphétamines (cadence de processeur et capacité mémoire doublées) là où la concurrence est déjà passée aux 16bits depuis 4 ans (Sega avec la Nomad en 1995) et a déjà rendu la technologie Game Boy obsolète à peine quelques mois après le lancement de cette dernière (Atari avec sa Lynx en 1989 puis 1991 pour la Lynx2, Sega avec sa GameGear en 1990 et NEC/Hudson avec la PCEngineGT en 1991).
La gamme de couleurs s’entendra de 10 à 56 (selon le mode) simultanément parmi un choix de 32768 possibles
Nintendo se paye même le luxe de revenir en arrière et de supprimer le rétro-éclairage. Ce choix est une nouvelle fois motivée par la volonté de la firme de fournir une machine non énergivore. Et en parlant de revenir en arrière, fort de la technologie développée en 1994 pour le Super Game Boy, Nintendo assure donc une compatibilité totale avec les cartouches issues de ses portables monochrome en leur offrant une colorisation parmi plusieurs choix possibles.
Le design de la console reste très proche de celui des Game Boy Pocket/Light avec une petite bosse au niveau de l'emplacement des piles pour pouvoir y loger deux LR06 (au lieux des deux LR03 qui étaient devenues la norme depuis la Pocket) pour le besoin en puissance. Le Game Boy Color se verra commercialisé, dans sa version de base, avec différentes couleurs d'habillage allant du translucide à la couleur unie. D'autres teintes feront leur apparition au grès des éditions spéciales.
Autre nouveauté, le port série (link) bien que toujours présent sur la machine (pour la compatibilité avec les premières générations de Game Boy) se verra couplé à un port infrarouge en champ proche (2 mètres max). Le réglage du contraste disparaîtra également au profit d'une auto-gestion par la console elle même pour un rendu assez satisfaisant !
Du coté des cartouches, 3 types sont compatibles :
- les cartouches Game Boy monochrome (Classique, Pocket et Light) majoritairement grises.
- les cartouches « duo » programmées pour tourner en monochrome ou en couleur, selon la console hôte. Ces cartouches sont de couleur noire (avec des variantes dorées ou argentés).
- les cartouches dédiées et non compatibles avec les anciennes générations de Game Boy, de couleur translucide.
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Fin de la première génération :
En 2003, Nintendo cessera la production de la génération 8bits de sa portable puisque la relève est déjà disponible depuis presque 2ans. En presque 14 ans d’existence, il se sera écoulé pas loin de 119 millions d'exemplaires (toutes évolutions confondues) de sa petite machine aux paris technologiques risqués mais toujours couronnés de succès là ou la concurrence a toujours souhaité commercialiser des machines avant-gardistes (aux qualités reconnues bien entendue) mais pas toujours discrètes ni faciles à transporter (on pense aux imposantes GameGear ou Lynx) et par dessus tout très gourmandes en piles (on parle ici de moins de deux heures d'autonomie avec 6 piles LR06 pour la plus énergivore).
Du coté du catalogue de jeux, on comptabilise approximativement (il est difficile de trouver des chiffres officiels) :
- Pour le GB Classique : 460 jeux(Eur) - 780 jeux(Jap) - 530 jeux(US).
- Pour le GB Color : 490 jeux(Eur) - 490 jeux(Jap) - 480 jeux(US).
La portabilité et l'autonomie auront eu raison des principaux défauts de la Game Boy, à savoir des écrans de petite taille, monochrome (sauf pour le Color) et l'absence de rétro-éclairage (sauf pour le Light).
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Le Game Boy Advance :
En l'an de grâce 2001, les joueurs du monde entier (enfin sauf la chine) virent arriver dans leur supermarché préféré la nouvelle star de la série Game Boy ! Cette fois-ci, la bête est nommée « Advance » pour rappeler le palier technologique enfin franchi car, le choc est frontale : on passe de 8 à 32bits !
Nintendo fait désormais confiance à une technologie de processeurs ARM qui ont pour très gros avantage d'intégrer dans leur architecture l'ensemble des besoins d'une machine informatique (donc gain de place monumental), mais aussi d'être très économes en énergie. Mais, même si technologiquement ces puces fonctionnent en 32bits, le rendu graphique du Game Boy Advance sera lui, plus souvent proche de ce que l'on connaissait d'une console 16bits améliorée (donc très majoritairement 2D) que de celui des 32bits du marché (comme la Saturn ou la Playstation) en raison de l'absence totale de capacités 3D dans le hardware ou, tout du moins, de la très (trop) faible capacité de cette puce à gérer ce type d'environnements.
Coté design, une fois de plus, Nintendo joue la carte de la miniaturisation devenue d'autant plus simple à mettre en œuvre que la technologie ARM intégrée permet de se passer de composants volumineux (toutes proportions gardées bien entendu). La GBA (comme les joueurs prendront l'habitude de la nommer) est de très petite taille et bénéficiera d'un écran un peu plus grand que celui de ses aînées (soit 240*160 contre 160*144 auparavant) toujours sur une technologie TFT et, toujours exempt de rétro-éclairage… 511 couleurs maximum affichables simultanément pour le mode d'affichage le plus avancé (on était à 56 auparavant...) sont sélectionnables parmi 32768 (ici rien ne change).
Les classiques commandes héritées des anciennes générations de Game Boy sont toujours présentes (croix de direction, start, select, A et B) et, toujours en parlant d’héritage, la possibilité de jouer les jeux de ces dernières (Classique et Color) est implantée dans la GBA !
Paradoxalement, la GBA continuera à conserver les défauts de ses aînées. Outre l'absence du rétro-éclairage déjà évoqué, la partie sonore continuera à faire défaut en raison de l'obligation d'utiliser des ressources importantes du manager centrale du processeur ARM pour obtenir un rendu intéressant. On constate ici qu'une fois encore, des concessions ont du être faites pour tenir la ligne directrice de la gamme (portabilité et autonomie). L'autonomie est d'ailleurs donnée pour 15 heures avec seulement 2 piles LR06.
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Le Game Boy Advance SP :
Comme il est désormais de coutume chez Nintendo, la GBA se verra offrir une évolution en 2003 sous le nom de Game Boy Advance SP.
Coté améliorations, on passe ici sur un design encore plus compacte en raison d'un aspect de type "clapet". L’écran est, cette fois-ci éclairé par des diodes (par le coté donc, nous n'utiliserons pas le terme rétro-éclairage) et les piles disparaissent au profit d'une batterie intégrée offrant ainsi une autonomie de 10 heures en mode "éclairé" et de 15 heures en mode "classique".
Sans toutefois relancer un modèle spécifique, la GBA SP fera l'objet d'une modification technique sous le numéro de modèle AGS-101 offrant un meilleur écran ainsi qu'un vrai rétro-éclairage (donc cette fois-ci bien à l'arrière de l'écran). Une sorte d'upgrade en somme...
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Le Game Boy Micro :
La dernière déclinaison de la gamme Game Boy se fera en 2005 avec le Game Boy Micro. Réduite à un poids de 80 grammes et à des dimensions extrêmement petites. Sa façade est interchangeable pour customiser la console et son écran est d'une très haute qualité (le meilleur peut-être de tous les Game Boy). Bien-entendu, pour des raisons d'encombrement, la compatibilité avec les anciens Game Boy est abandonnée, c'est d'ailleurs pour cela qu'elle ne possédera pas le qualificatif de "Advance" dans son nom commercial...
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Fin de la seconde génération :
La production des Game Boy Advance (et donc des Game Boy toutes versions confondues) s’achèvera en 2008 sur un score record de 200 millions de machines vendues (119 pour les GB/P/L/C et 81 pour les GBA/SP/Micro) !!!
Du coté du catalogue de jeux, on comptabilise approximativement (il est difficile de trouver des chiffres officiels) :
- Pour tous les modèles de GBA : 920 jeux(Eur) - 900 jeux(Jap) -1080 jeux(US).
En 2004 Nintendo lancera la relève définitive de la gamme sous la coupe de la DS qui aujourd'hui encore suis la mode des déclinaisons/évolutions chère à la marque du plombier.
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Conclusion :
En conclusion à se dossier, il convient de constater que dans la course à la technologie toujours plus puissante, Nintendo à su faire les bons choix en se mettant à chaque fois sous le feu des critiques en raison des "sacrifices" que les concepteurs ont du faire pour garder les aspects de mobilité, de discrétion, d’autonomie et de tarifs abordables sur leurs consoles portables. Les joueurs du monde entier ne s'y sont pas trompés et les chiffres de ventes peuvent en témoigner.
Les modèles classiques font, aujourd'hui encore, toujours parler d'eux. Un programme de recyclage des machines à vu le jour pour les transformer en électrocardiogrammes à destination de Madagascar pour lutter contre le paludisme pour un budget de modification inférieur à 30€ !!!
Certains artistes de la scène électronique ont également détournés le hardware pour transformer les consoles en synthétiseurs et ainsi exploiter le chipset sonore afin de donner un coté "vintage" à leurs productions.
Aujourd'hui, pour la personne qui souhaiterait découvrir la ludothèque de la série Gameboy, une console parait être plus qu'appropriée : le Game Boy Advance SP (dans son modèle AGS-101 pour les plus fortunés). En raison de sa rétro-compatibilité avec la gamme Game Boy et Game Boy Color en plus de sa ludothèque propre, il offre l'accès à un nombre immense de jeux (plus de 2000 différents toutes zones confondues, les GB étant non-zonés) retraçant près de 20ans d'histoire, le tout dans un format très compact, bénéficiant du clapet pour protéger l'écran, ne nécessitant pas de changements de piles et, bien-entendu permettant une autonomie très importante.
Dernière édition par fafy le Mer 15 Avr - 16:35, édité 9 fois