CHIPPOKE RALPH NO DAIBOUKEN - The Adventure of Little Ralph
Support: Playstation (import jap) / PS3 (PSN)
Editeur: New Corporation
Développeur: New Corporation
Sortie: 03/06/1999 (PS1) (Japon uniquement) - 26/07/2007 (PS3[PSN japonais])
S'il y a un style de jeu sous-représenté dans la génération des 32 Bits, c'est bien la plateforme 2D. Alors que les titres de ce genre proliféraient sur les machines 8 et 16 Bits, l'avènement de la 3D a contribué à leur raréfaction, au grand dam des fans. Bien sûr, on a eu droit à des titres d'excellente facture, tels Rayman, GeGeGe no Kitarô Gyakushû Yôma Daikessen, Lomax ou encore Astal, mais comparés au nombre de jeux du même genre disponibles lors des générations précédentes, ça faisait plutôt "peau de chagrin" et les aficionados étaient loin d'être rassasiés. Chippoke Ralph no Daibôken, sorti presque en fin de vie de la PS1 et très peu connu de par son faible tirage fait partie de ces titres d'une autre époque, qui nous faisaient rêver quand on était gamins.
La première chose qui frappe quand on joue à ce jeu, c'est son ambiance. On a clairement l'impression de se retrouver devant sa Super Nintendo, ça pourrait se révéler peu flatteur pour un jeu 32 Bits, mais sans parler des qualités techniques de ce dernier que l'on abordera plus tard, l'atmosphère dégagée par le jeu nous fait faire un bond de près de deux décennies en arrière. Et pour cause, le jeu devait à la base sortir sur X68000 avant de se voir finalement porté sur Playstation.
En tout cas, les premières images qu'il nous est donné de voir, vont dans ce sens, rappelant les productions Squaresoft sur Super Famicom, avec un ciel dans des teintes violettes très sombres (qui a dit FFVI ? ) avec un texte qui défile pour mettre en place le contexte dans lequel l'histoire se situe. Pour faire simple, les habitants du monde des ténèbres ont commencé à envahir celui des humains. Ils sèment la destruction partout où ils passent et personne n'est assez fort pour se dresser devant eux. Cependant, les hommes ont encore un espoir: l'apparition de l'Epée Sacrée de la prophétie qui pourra les conduire vers la lumière... Ca peut paraitre ultra-simple comme scénario, si on parle de RPG, ce qui n'est absolument pas le cas ici pour un jeu de plateforme. Revenons donc à notre intro qui nous montre une armée de démons en train d'attaquer une ville. Les habitants paniqués prennent la poudre d'escampette, mais un homme muni d'une épée se met en travers du chemin des êtres maléfiques. Il s'agit de Ralph, le héros du jeu qui va se retrouver KO en un coup. En effet, le Seigneur Valgo, chef de l'armée des ténèbres lui envoie un sortilège qui transforme notre jeune homme en enfant. Démuni, il se retrouve à la merci de ses ennemis, mais c'est sans compter sur Lutécia qui va le protéger et se faire enlever (oui, Lutécia et Peach, même combat). Après le départ des démons, alors que tout semble désespéré, l'Epée Sacrée fait son apparition et explique à Ralph qu'il est l'élu. Ainsi commence le jeu.
Pour arriver à la fin (et donc sauver le monde tout en délivrant Lutécia), il vous faudra traverser une bonne quinzaine de niveaux formant en tout 8 mondes avec des environnements variés, tels une ville, des égouts, des ruines, un désert, une montagne, etc. Les niveaux sont plutôt bien construits car ils fourmillent de passages secrets en tout genre qui rallongent le côté exploration du soft, mais attention, le temps vous sera compté et vous devrez les finir avant que le timer n'atteigne zéro. Qui dit différents décors, dit aussi divers pièges qu'il vous faudra éviter. Même si ces derniers sont récurrents au genre (des pics, des trous, des projectiles, etc), le level design se montre suffisamment bien fait pour maintenir l'intérêt du jeu avec de nouveaux ennemis et des obstacles différents en fonction des niveaux (surtout le dernier qui est très vicieux au niveau des pièges).
Comme tout bon jeu de plateforme, les contrôles sont restreints, ce qui n'empêche pas un gameplay efficace. Vous aurez donc un bouton pour sauter et un bouton pour manier votre épée et trancher tout ce qui osera vous faire obstacle. En plus de pouvoir frapper en plein saut, Ralph peut aussi exécuter une attaque piquée qui se révèlera salvatrice lorsque vous atteindrez des petites plateformes déjà squattées par des êtres hostiles à votre progression. Un des points les plus importants du gameplay réside dans l'attaque chargée qui vous permettra de vous servir de votre arme comme d'une batte de baseball pour faire voler les ennemis les uns contre les autres ou pour renvoyer les projectiles à leurs expéditeurs. Il est possible de commencer à charger son arme en plein saut, de manière à utiliser cette technique dès que l'on touche le sol. "Une fois parfaitement maitrisée, cette botte est imparable" (dixit Connor McLeod dans Highlander End Game). Tout un tas de bonus se retrouvent disséminés sur votre chemin. Ainsi, les orbes bleus donneront plus d'allonge à votre épée et les rouges vous permettront de lancer des boules de feu, les boucliers vous ajouteront un point de vie, les coeurs, une fois le nombre requis atteint vous feront gagner une vie supplémentaire, enfin un animal pourra également venir vous donner un coup de patte (parce que c'est un animal) de temps en temps en balançant des projectiles sur les ennemis (un peu comme un module dans un shoot'em up). Tout au long des niveaux, des fruits apparaitront à la Wonder Boy et Adventure Island. Ces derniers servent uniquement à scorer (et ainsi gagner des vies supplémentaires comme dans beaucoup de bons jeux rétros).
Bref, le jeu est plaisant même s'il n'invente rien et pompe des bonnes idées à droite et à gauche. Imaginez un peu, une présentation et un scénario dignes d'un petit RPG, un jeu de plateforme bien coloré avec des idées venant des ténors du genre. Que lui manquait-il d'autre ? On serait tenté de répondre "rien". Seulement, les développeurs semblaient vouloir ajouter quelque chose d'autre pour démarquer ce titre de ses congénères. Et pourquoi ne pas faire des combats de boss originaux en introduisant une maniabilité et des coups de jeu de baston ? A partir du monde 5, lorsqu'on arrive devant les gros boss du jeu, le gameplay change complètement et on se retrouve dans un ... Beat'em Up à la Street Fighter !!! Notre perso peut sortir des techniques qui demandent des manipulations en quart de cercle, se mettre en garde lorsque l'on presse la direction opposée ou encore sauter et se baisser (en appuyant sur "haut" et "bas"), le tout accompagnés de sprites plus gros que lors des phases de plateformes. Une fois le jeu fini, un mode VS est disponible et nous donne la possibilité de jouer à 2 avec une demie douzaine de persos déblocables tout au long du jeu.
Graphiquement le titre est très coloré et agréable à l'oeil. Ce qui le différencie d'un titre 16 Bits sont les effets de transparence et la profondeur dans les décors. Le tout est très bien animé, ne serait-ce que la fumée qui sort des cheminées dans l'arrière-plan du monde 1. Le jeu ne souffre d'aucun ralentissement et on apprécie des détails tels que les cheveux de Ralph ébouriffés par le vent.
L'univers steampunk (un monde médiéval présentant quelques aspects futuristes) agréable à souhait prend tout son sens avec les musiques du jeu qui sont franchement excellentes. Encore une fois, ces dernières nous rappellent les meilleures compositions des RPG 16 Bits.
La maniabilité est également de bonne facture. Il est possible de changer de direction pendant un saut, ce qui permet d'atteindre des plateformes avec précision. Le faible éventail de mouvement rend la prise en main instinctive pour un plaisir de jeu immédiat.
On mettra tout de même un petit bémol concernant la jouabilité du "VS fighting", bien moins bonne qu'un Street Fighter Zero disponible sur la même machine. De ce fait, on y joue quelques parties, avant de ne plus y revenir, le côté plates-formes de ce titre restant donc son principal intérêt.
Enfin, le jeu propose deux mode de difficulté. En "Easy", vous pourrez vous faire toucher deux fois avant de succomber mais votre progression sera amputée des trois derniers mondes, alors qu'en "Normal", vous perdrez une vie dès la première erreur, mais vous pourrez aller jusqu'à la vraie fin du jeu. Inutile de dire que le monde 8 est un véritable cauchemar et que les checkpoints y auront toute leur utilité. Ici, pour progresser, il faudra perdre et apprendre de ses erreurs. Les continues illimités et les sauvegardes ne seront donc pas de trop.
Le temps qu'il vous faudra pour finir l'aventure en normal, ajouté aux nombreuses autres parties que vous ferez « juste pour le fun », en plus du jeu de baston, confèrent à ce titre une « Replay value » particulièrement bonne et vous y reviendrez avec plaisir.
Chippoke Ralph no Daibouken fait partie de ces petites perles sorties uniquement au pays du Soleil Levant. Sans rien apporter au genre, son « originalité » est de s'efforcer à surprendre le joueur en le mettant face à de nombreuses idées intelligemment reprises çà et là dans différents styles de jeu. Avec des musiques fantastiques, une ambiance prenante bien nostalgique, un beau rendu visuel et un gameplay réussi. Ce titre s'impose comme un des meilleurs jeux du genre sur machines 32 bits que tous les fans se doivent, à défaut de le posséder, d'essayer au moins une fois.
Graphismes : 4
Gameplay : 5
Bande-son : 5
Durée de vie : 4
Note testeur : 17/20
Avis aux collectionneurs :
Il existe une autre version de ce jeu appelée "Herohero kun Version" (へろへろくんバージョン) que l'on doit en fait à "Comic Bonbon" qui était un magazine mensuel dans lequel on pouvait lire des épisodes de mangas en cours de publication (comme c'est toujours le cas avec l'hebdomadaire Shônen Jump, par exemple). Les lecteurs les plus chanceux ont reçu cette galette en envoyant à la rédaction du magazine une carte postale présente dans les pages de ce dernier.
Cette version est en fait une démo jouable plus que généreuse car elle permet au joueur de parcourir les 3 premiers mondes du jeu avec tout de même une particularité intéressante : notre héros est accompagné d'Herohero kun, personnage emblématique de "Comic Bonbon" qui va lui apporter son soutien en attaquant les ennemis à ses côtés. Nos deux compères croiseront également en chemin d'autres personnages issus de la revue.
Infos supplémentaires :
Le 01/12/2009 :est sortie l'OST du jeu sur le site EGG MUSIC.
- Spoiler:
- http://www.amusement-center.com/project/emusic/cgi/eggmusic_catalog-detail.cgi?product_id=8872
Quelques années après la sortie du jeu, la compagnie New (Corporation) donne naissance à ERTAIN Corporation. Cette nouvelle compagnie est considérée comme l'éditeur du jeu quand ce dernier est sorti sur le PSN. Malheureusement, ERTAIN cessera toute activité en 2011 et New fera faillite deux années plus tard. A présent, les droits de Chippoke Ralph no Daibôken sont détenus par la compagnie COLLAVIER.
Merci à Gamefaqs pour l'image de la jaquette et à http://psxplanet.ru pour les images ingame.
Dernière édition par Fellock le Mar 26 Mai - 14:29, édité 5 fois