[GUIDE] Nintendo Switch : bientôt 2 ans, le bilan

Lancée en mars 2017 accompagnée d’une petite poignée de titres, la Nintendo Switch fête cette année ses deux ans de commercialisation. L’occasion pour moi de vous proposer un petit récapitulatif de ce qui s’est passé sur cette période et surtout de voir aussi quel sera l’avenir de la console.

Un lancement inattendu :

Ayant raté les fêtes de fin d’année 2016, Nintendo lancera donc la Switch le 3 mars 2017, soit quelques semaines seulement avant la clôture de son exercice fiscal (au 31 mars). Accompagnée d’un seul et unique titre majeur, The Legend Of Zelda Breath Of The Wild (qui de surcroît s’offrait également une sortie sur WiiU à la même date), le line-up ne vendait pas beaucoup de rêve mais, d’après les dires du milieu, cela était tout à fait volontaire dans la mesure où Nintendo souhaitait faire un lancement avancé dans l’année afin de permettre à son catalogue d’être plus massif pour la période de fin d’année plus propice aux ventes en masse. L’idée, visiblement, était de mettre à disposition du marché un nombre restreint de machines afin de générer quelques ventes en attendant au moins le dernier semestre de l’année pour envoyer du bois tout en permettant de lancer un flux de production régulier afin de ne pas subir de ruptures de stock pour Noel. Sauf que…

Sauf que oui, effectivement, les choses ne se sont pas du tout passées comme prévues ! Les quelques millions de machines mise en circulation et sensées durer plusieurs mois se sont écoulées en… quelques semaines seulement entraînant ainsi des ruptures de stock mondiales que Nintendo aura beaucoup de mal à maitriser tant la demande sera élevée et que la capacité de production sera insuffisante pour y répondre.

Bref, un lancement en trombe pas du tout prévu pour se passer de la sorte mais qu’à cela ne tienne, Nintendo redoublera d’efforts pour approvisionner en machines les différents marchés, ce qui conduira la console à se vendre sur sa première année à près de 18 millions de consoles (17.79 millions au 31 mars 2018), un excellent score puisque les chiffres de vente de la WiiU sur l’intégralité de sa commercialisation seront dépassés par la Switch en seulement 9 mois. Le public semble donc répondre présent aux charmes de la nouvelle venue de BigN.

Une année 2017 pleine de grosses cartouches :

Nintendo n’y est pas allé de main morte pour l’année 2017. Outre un magistral The Legend Of Zelda Breath Of The Wild en mars, ce sont également Splatoon 2 (en juillet), Super Mario Odyssey (en octobre) et Xenoblade Chronicles 2 (en décembre) qui viendront grossir la ludothèque de la console en titres first-party, accompagnés d’une exclusivité d’Ubisoft, Mario+Rabidds Kingdom Battle (en aout) ainsi qu’une de Koei Tecmo, Fire Emblem Warriors (en septembre),  qui évoluent également au cœur des licences de la marque même si développées par des éditeurs tiers.


Pour finir avec les productions dans l’univers Nintendo, Arms (en juin) sera lancé comme une nouvelle licence avec un succès certain (proche des 2 millions de ventes tout de même) même si le titre n’est pas mis en avant plus que cela. Au passage, Nintendo en profitera également pour offrir une seconde vie à un titre majeur de la WiiU en portant Mario Kart 8 (en avril) dans une version « Deluxe » comportant le jeu de base, ses DLC et ajoutant des modes, des circuits ainsi que des personnages au titre original. Coté portage des tiers dans l’univers Nintendo, Bandai Namco ressortira Pokken Tournament (en septembre) dans une version DX avec plus de combattants.

recapitulatif first party et third-party licenciés 2017:

Une année 2018 plus timide pour Nintendo :

Fort d’une année exceptionnelle en sorties majeures, les joueurs attendaient de 2018 d’avoir au moins une année identique, au mieux encore plus exceptionnelle.

Il faudra donc attendre le mois de mars pour voir débarquer la première cartouche first-party exclusive avec un titre secondaire qui viendra clore l’exercice fiscale : Kirby Star Allies. Suivront Mario Tennis Aces (en juin), Super Mario Party (en octobre), Pokemon Let’s Go Pikachu & Evoli (en novembre) et Super Smash Bros Ultimate (en décembre). Coté nouvelles licences, c’est au travers du Nintendo Labo (en avril) que Nintendo tentera l’aventure avec une application mêlant le hardware à l’utilisation du carton pour former des accessoires pouvant être utilisés soit directement dans l’application dédiée, soit dans les jeux disponibles.


Histoire d’apporter un peu de contenu supplémentaire sur l’année, Nintendo effectuera également quelques portages issus de la WiiU avec Bayonetta 2 (en février), Donkey Kong Country Tropical Freeze (en mai) et Captain Toad Treasure Tracker (en juillet). Coté éditeurs tiers dans l’univers Nintendo, Hyrule Warrior de Koei Tecmo reviendra sur Switch dans une version Definitive (en mars) comportant l’intégralité des DLC WiiU et 3DS ainsi que Star Fox qui fera une percée exclusive à la Switch dans le jeu multi-plateforme d’Ubisoft Starlink Batlle For Atlas (en octobre).

recapitulatif first party et third-party licenciés 2018:

De prime abord, comme ca, on serait clairement tenté de dire que cette seconde année a été bien moins intéressante que la première. Effectivement, après avoir balancé ses grosses cartouches la première année, Nintendo allait obligatoirement manquer de gros titres très attendus des joueurs. La fin d’année rattrape tout de même le reste avec le trio infernal Mario Party, Pokemon et Smash Bros écoulé par containers complets dans des temps records mais reste tout de même une certaine amertume de ne pas avoir eu plus de grosses tueries comme un Metroid par exemple.

Visiblement, même si Nintendo ne l’a pas clairement énoncé, cette stratégie semblerait voulue afin de laisser le champ libre aux éditeurs tiers pour placer leurs jeux et les vendre sans trop de concurrence maison en face. Autre intérêt à cela, la console installant sa base de joueurs, les grosses cartouches de l’année 2017 seraient encore fortement de la partie pour les néo-accédant augmentant ainsi les profits à moindre coûts mais également permettant aux équipes de développement de souffler un peu et préparer une troisième année bien balaise…

Clôturons ces deux années avec le premier trimestre 2019 :

Soyons claires. Si cet article se veut être un point sur deux années d’existence de la Switch, il me faudrait m’arrêter au mois de mars pour bien faire.
Alors soit, janvier verra l’arrivée d’un cinquième portage maison issu de la WiiU au travers de New Super Mario Bros U Deluxe et mars aura droit à une exclusivité avec le nouveau Yoshi Crafted World.


Bilan de deux années de titres first-party et third-party licenciés :

Et bien ma petite dame, ce n’est pas trop mal tout ca mine de rien :

- 2 titres multi-supports current-gen (Zelda et Fire Emblem Warriors respectivement sur WiiU et 3DS).
- 10 exclusivités dont 2 nouvelles licences (Arms et Nintendo Labo).
- 1 titre tiers exclusif Switch dans l’univers Nintendo (Mario+Rabidds Kingdom Battle).
- 1 cameo sur jeu multi (Starlink Battle for Atlas).
- 5 portages WiiU first-party.
- 2 portages WiiU tiers dans l’univers Nintendo.

C’est bien beau tout ca, mais coté jeux éditeurs tiers ? :

Voilà donc venu le temps d’aborder le sujet qui divise ! Les éditeurs tiers sur Nintendo Switch sont-ils là ou aux abonnés absents ?

Alors soyons claires tout de suite, oui, ils sont là mais…très axés sur les portages current-gen (donc PS4 et Xbox One) et très souvent en retard par rapport aux sorties sur les autres machines alors que la Switch est déjà commercialisée (le fameux « mutch later »). Volonté certaine des éditeurs de donner un second souffle à leurs jeux sur un nouveau marché mais aussi, malheureusement, revers de la médaille pour ne pas avoir eu les kits de développement très tôt obligeant ainsi à effectuer des portages post-sortie initiale allant dans une fourchette de 6 mois à 1 an de temps nécessaire.

Quelques exemples pour illustrer tout ca dans les portages current-gen:

- Dragon Ball Xenoverse 2 (Bandai Namco) sorti en octobre 2016 qui arrivera en septembre 2017.
- Doom (Bethesda) sorti en mai 2016 qui arrivera en novembre 2017.
- Dragon Quest Builders (Square Enix) sorti en octobre 2016 qui arrivera en février 2018.



Mais aussi dans les retards de sorties alors que la Switch était déjà commercialisée :

- South Park : L'Annale du destin (Ubisoft) sorti en octobre 2017 qui arrivera en avril 2018.
- Crash Bandicoot N’Sane Trilogy (Activison) sorti en juin 2017 qui arrivera en juin 2018.
- Wolfenstein 2 (Bethesda) sorti en octobre 2017 qui arrivera en juin 2018.
- Dragon Ball Fighterz (Bandai Namco) sorti en janvier 2018 qui arrivera en septembre 2018.
- Dark Soul Remastered (Bandai Namco) sorti en mai 2018 qui arrivera en octobre 2018.
- Dragon Quest XI (Square Enix) sorti en septembre 2018 qui arrivera en septembre 2019.


Concernant les éditeurs présents, on compte donc, entre autres, 2K/Take2, Activision, Arc System Works, Atlus, Bandai-Namco, Bethesda, Capcom, Dotemu, EA, Grasshopper, Koei-Tecmo, Konami, Level5, Platinum-Games, Marvelous, Nicalis, NIS, Rockstar, Sega, Square Enix, Team17, THQ-Nordic, Ubisoft, Warner,…

Malheureusement pour la Switch, ne comptez pas trop voir débarquer dessus les gros titres AAA qui sortent régulièrement sur PS4 et One. Il faut savoir raison garder coté puissance et donc, ce seront surtout les jeux AA voir quelques AAA raisonnablement gourmands en ressources que vous pourrez avoir la chance de voir débarquer sur votre machine (comme Doom ou Wolfenstein de Bethesda qui s’en sortent très bien techniquement parlant) avec, bien entendu, quelques concessions à accepter sur le rendu graphique, la résolution ou le framerate (voir même parfois les 3 en même temps).

La tendance actuelle au niveau des éditeurs tiers est surtout de voir les studios japonais s’investir grandement sur Switch. Les occidentaux étant surtout axés sur de gros titres très gourmands avec peu de titres AA et n’ayant pas nécessairement l’habitude de pondre des titres exclusifs adaptés à une plateforme particulière (en gros, ils déploient leurs titres sur toutes les plateformes compatibles autant au niveau architecture hardware que puissance nécessaire), il ne faut pas s’attendre à un investissement important de leur part.

Coté jeux exclusifs tiers, le constat ci-dessus est clairement visible. Seuls Ubisoft (et encore sous couvert d’utilisation de licences Nintendo), Square-Enix, Bandai-Namco, Koei-Tecmo et Capcom (oui, oui, incroyable mais ils ont des exclusivités sur Switch) se sont pour le moment lancés dans l’aventure.

listing des sorties tiers physique (non exhaustif) mars 2017 à mars 2019:

listing des sorties tiers démat (non exhaustif) mars 2017 à mars 2019:

La tendance risque fortement de s’inverser et particulièrement au niveau des éditeurs japonais puisqu'une de leur plateforme de prédilection (la PS-Vita) arrive sur sa fin de vie et que la Switch en représente une alternative totalement viable. De plus, sur le territoire nippon, la PS4 s’est fait rattraper manu-militari par la petite dernière de Nintendo, ce qui en fait aujourd’hui une plateforme à ne pas négliger du tout.

On note également une recrudescence des localisations occidentales de titres qui, jusqu’ici, étaient surtout réservés au marché interne japonais, ce qui n’est pas pour déplaire dans nos contrées.

Les éditeurs indépendants, une grosse partie de la ludothèque :

Nintendo souhaite faire des éditeurs indépendants une partie bien concrète de la ludothèque de la Switch. Mise en avant dans des diffusions web (les fameux Nintendo Direct), mise en avant sur les salons du jeu vidéo à travers le monde, soutiens technique pour les studios,... c'est toute une armada marketing qui est déployée pour mettre en lumière ces jeux trop souvent dans l'ombre des grosses sorties commerciales alors que pourtant regorgeant clairement d'excellents titres... Et visiblement, ca marche ! Ca marche très bien même puisque la majorité des titres vendus sur l'eShop se retrouvent à faire des records de ventes face aux marchés des 2 autres constructeurs concurrents.


On notera également que de nombreux titres finissent par avoir eux aussi droit à une sortie physique quelques mois après leur parution dématérialisée. De nombreux éditeurs ont flairés le filon et proposent, soit des sorties limitées, soit directement des sorties commerciales en boutiques. À ce sujet, il serait d'ailleurs assez interessant que Nintendo décide de relancer la gamme eShop Selects initiée tardivement sur WiiU avec seulement 2 sorties (FAST Racing Neo et SteamWorld Collection).

listing  des sorties indépendants eShop (non exhaustif) mars 2017 à mars 2019:

Vers 2019 et au-delà :

On ne peut pas dresser un bilan du passé sans parler un petit peu du futur ! 2019, outre son premier trimestre déjà évoqué, s’annonce plutôt gourmand pour la Switch et, une fois de plus pour le moment, particulièrement en titres first-party avec de grosses licences très attendues.

Au programme du second trimestre au quatrième trimestre, on attend déjà Animal Crossing, Bayonetta 3, Fire Emblem Three Houses, Luigi’s Mansion 3 et Pokemon (canonique, rappelons que Let’s Go est un reboot de Jaune).

Quelques exclusivités d’éditeurs tiers sont également annoncées : Daemon X Machina (Marvelous), Dragon Ball Heroes World Mission (Bandai-Namco) et Marvel Ultimate Alliance 3 (Koei Tecmo).


Au niveau des sorties multi-plateformes éditeurs tiers, on sait déjà que Atelier Lulua : The Scion of Arland (Koei-Tecmo), Crash Team Racing Nitro Fueled (Activision), Doom Eternal (Bethesda), Dragon Quest XI (Square Enix), Dragon Quest Builders 2 (Square Enix), Mortal Kombat XI (Warner), Team Sonic Racing (Sega) ou encore Wolfenstein Newblood (Bethesda) seront de la partie accompagnés de tout un tas de remaster old-gen prévus sur les 3 consoles du moment (et donc pas spécialement faits pour la Switch, n’en déplaise à nos amis trollinoux) mais aussi de toute une ribambelle de sorties issues des éditeurs indépendants (dont certains finiront en sortie physique).

portages et remasters multi-plateformes prévus pour Q2-3 & 4 2019: