Il n’aura même pas fallu un an pour voir débarquer sur Super Nintendo une suite à Dragon Ball Z : Super Butôden (testé ici), qui disons le franchement avait eu peine à convaincre pour un premier essai (y compris chez les fans). Surfant sur la vague à succès du dessin animé alors diffusé au Club Dorothée sur TF1, ce second jeu de combat était attendu de pied ferme par les lecteurs de magazines spécialisées. Intitulé “La Légende Saien” (la traduc a encore sévi !), il a longtemps été considéré comme la meilleure adaptation sur console chez nous, avant que ne pullule tout un tas de jeux exploitant la licence, et ce depuis le premier Budokai sur PS2 (soit quand les ricains ont découvert DBZ). Pourquoi un tel plébiscite pour cette cartouche ? Renferme t-elle secrètement des mini boules de cristales ? N’est ce dû qu’à la présence de Broly ? (un peu non ?). Le temps d’un Taïyoken, lumière sur ce phénomène !
On commence par une remarquable Intro dans le ciel où Gohan volant les deux poings en avant, se dirige en direction du palais de Dieu. Une fois arrivée, l’écran de titre apparaît avec pour fond le gamin en super sayan qui d’un regard narquois semble inviter le joueur à en découdre. Une séquence qui faisait son petit effet et qui nous fait nous interroger : est ce vraiment Bandai qui a réalisé cette classieuse intro ? Leurs antécédents n’étant pas flatteurs, je les soupçonne d’avoir découvert de la dope dans leurs locaux. Pour le contenu, cela reste inchangé enfin pas tout à fait. Les modes restent les mêmes, à savoir : histoire, combat et championnat. Dans ce dernier vous affrontez huit combattants (humains ou ordi) lors d’un tournoi à phases éliminatoires. Du classique pour la franchise, tout comme le mode combat qui permet d’affronter l’ordi ou un second joueur.
Attardons nous plutôt sur le mode histoire qui commence dix jours avant le tournoi de Cell. Plus étoffé qu’il ne l’était auparavant, il est aussi plus immersif (toute proportion gardée) en laissant le joueur faire des choix comme par exemple opter pour une destination plutôt qu’une autre ou par moment choisir de s’entraîner ou de se reposer. Le scénario s’adapte à la situation et s’il ne brille pas par son originalité, l’effort est à souligné, d’autant qu’il est joliment mis en scène avec des sprites représentant fidèlement les personnages de l’animé. Chose étonnante, à sa sortie à moins d’être fan de DBZ, et donc d’import, certains visages étaient inconnus du grand public car ils n’apparaissaient pas dans la série mais dans les OAV. Ainsi on découvre Bojack, Zangya et Broly, respectivement dans la version Pal : Kujila, Aki et Tara. Où sont ils allés chercher ces noms ?!
D’autres persos (non jouables) ne sont pas épargnés par la traduction. Mr Satan devient Enfer, Dende/Dandy et maître Kaio/Gardien. Un carnage linguistique alors que nos amis AHL (Alain Huyghues-Lacour), Crevette (Cyril Drevet) et d’autres noms sont crédités à la fin du jeu en tant que “superviseur”. Emplois fictifs ? Cet amateurisme fait une nouvelle fois tâche auprès des aficionados de la série. Notons toutefois la bonne initiative d’avoir inclus tous les personnages d’entrée de jeu (au nombre de dix), contrairement à la version japonaise pour laquelle il faut entrer un cheat durant l’intro afin d'obtenir des guerriers en plus. Pour en revenir au mode histoire, tout comme dans le premier Super Butôden, il existe une vrai fin qui exige du joueur de faire les bons choix selon la trame originale du dessins animé. Gohan, par exemple, ne devra pas battre Cell au second match. Son père s’en chargeant.
Et ces matchs ? Comment se déroulent ils ? Un écran splitté en deux, un radar pour se situer vis à vis de son adversaire et une arène suffisamment grande pour se balancer en pleine poire de puissantes vagues d’énergie si l’on est frileux en combat rapproché. Néanmoins il faut surveiller sa barre de force sous peine d’être épuisé et de se retrouver à la merci de l'ennemi. Pour remédier à cette déconvenue, on peut recharger son énergie en pressant Y+B. Concernant les vagues qui se créent dans une aura spectaculaire autour du perso, leurs sprites sont désormais plus imposants et elles sont plus faciles à exécuter. Pour y faire face, il y a toujours moyen de les bloquer, détourner et éliminer (exit l’esquive de la tête). La grosse nouveauté étant de contrer une vague par une autre en matraquant le bouton A, les duels n’en deviennent que plus intenses.
Graphiquement, là encore il y a du changement, sans rivaliser avec la concurrence, les personnages sont plus agréables à l’oeil et font preuve de plus d’attentions dans leurs dessins, même si l’animation fait encore défaut. Les décors, moins grossiers, avec quelques interactions (roches ou sol qui se brisent), paraissent encore assez fades mais sont variés : Désert, bois, tournois, zone rocheuse ou mer ! Ce dernier surprend, car on peut combattre sur les flots ou sous l’eau. En parlant de surprise, le jeu a fait le buzz pour ses musiques, leur qualité n’est pas à remettre en question, ce serait plutôt leur compositeur Kenji Yamamoto accusé de plagiat. Je vous laisse soin de faire votre propre avis mais à l’écoute du thème principal et d’une chanson des Beatles (https://www.youtube.com/watch?v=Z5fE30TL-oA), il y a de quoi avoir de sérieux doutes, non ?
En tout cas pas de doutes à l’encontre de ce Dragon Ball Z : La légende Saien (je ne m’y ferai pas), Bandai s’est sorti les doigts d’où je pense pour avoir ENFIN conçu un jeu décent (rendez la dope !). À réserver une fois de plus aux fans, ils seront ravis d’avoir un mode histoire original, s’inspirant en grande partie des OAV et de ce fait proposant un casting insolite dont l’immense Broly en est l’attraction. La maniabilité un poil moins rigide et la mise en scène soignée au cours des combats, ajoutés à quelques idées bienvenues comme les meteor smash (combos dévastateurs) ou le contre des vagues d’énergie, rehaussent un peu plus l’intérêt de ce Super Butôden. Je ne saurai que trop vous conseiller d’activer le mode hyper turbo (L+R avec la deuxième manette avant d’allumer la console) pour des affrontements plus dynamiques.
En résumé :
Dragon Ball Z : Super Butôden 2, La légende Saien redore le blason de la série animé sur Super Nintendo. Il aurait eu pour slogan “le changement c’est maintenant” que ça lui aurait sied à la perfection. Plus attrayant esthétiquement mais encore rigide dans son gameplay, il est clairement loin d’égaler les concurrents en la matière. Cependant est ce bien raisonnable de le comparer ? Le fan vous dira que non et après tout il a bien raison, n’en déplaise à ces détracteurs, cette cartouche a marqué tout une génération et mérite son statut de culte à défaut d’avoir celui de hit.