Retour au 221B Baker Street.
Frogware sort en 2016 son 8ème jeu sur le célèbre détective londonien. Dénommé sobrement (ou pas) Sherlock Holmes : The Devil's Daughter.
Dispo sur PS4/Xbox One/PC
Ce nouveau jeu poursuivra-t-il le sillon tracé par ses ainées et sera-t-il à la hauteur de sa réputation ? Aura-t-il su éveiller en moi l'âme d'un enquêteur ?
C'est ce que nous allons tacher de découvrir mon cher Watson.
Frogware nous développe donc un tout nouveau Sherlock, 2 ans après le très bon "Crimes and Punishment». Pour la première fois depuis 2004, l'éditeur a changé, et ce n'est plus Focus Home Interactive qui édite le jeu, mais Big Ben Interactive. Le développeur n'a lui pas changé depuis 2002 et c'est ce qui donne d'ailleurs cette "Frogware Touch" aux jeux Sherlock.
Pour les novices, les jeux Sherlock ce sont des jeux d'aventure en vue à la première personne. On récolte objets, indices, témoignages, puis on identifie des suspects, et on détermine qui est le coupable du crime commis. A la genèse de la licence le jeu était développé dans un esprit très point and click, mais depuis 2 épisodes, le jeu est devenu un peu plus grand public.
Pour résumer de manière très schématique, dorénavant, dans un Sherlock, on récolte des indices, et à l'aide de ces indices on détermine des déductions qui nous amène à résoudre l'affaire. Ces indices sont obtenus par divers biais : Témoignages, fouilles, observations des suspects, interrogatoires etc.....
Le but ultime de ce Sherlock Holmes : The Devil's Daughter réside donc dans la collecte d'indices.
Au niveau scenario, et pour ne pas trop spoiler, sachez qu'il y aura 5 affaires à résoudre, dont une 5ème qui se déroulera en pointillé tout le long du jeu. Les affaires à résoudre sont globalement très intéressantes et surtout très diverses. Aucune ne ressemble à une autre. Le point négatif c'est que je ne les trouve pas d'une grande difficulté, alors que pour certaines les différents choix de déductions sont aussi plausibles les uns que les autres et on se trouve à choisir la solution au pif, ou au feeling, et en général ça passe.
C'est le gros reproche que je ferai à cet opus. On a 2 choix de difficulté. L’un, Facile, nous permet de prendre notre temps pour résoudre une affaire et surtout de ne louper aucun indice. L'autre, Difficile, nous oblige à respecter un timing lorsqu'on observe quelqu'un ou lors de certaines phases, avec impossibilité si on a raté un indice de le récupérer ensuite. Et sans certains indices, impossible de résoudre l’affaire, tout simplement. Et donc obligation de se retaper toute l'affaire pour la résoudre. Bilan : je vous encourage à y jouer en facile.
En difficile les indices ne seront pas plus ardus à trouver, donc autant jouer en facile.
Et le jeu en facile, il faut l'avouer est vraiment TROP facile. Ok on aura l'impression d'avoir terriblement assuré en trouvant la solution d'une énigme, à condition de ne pas avoir demander au jeu de la passer sans l'avoir résolu. Car en mode facile il est possible de passer une énigme qu'on arrive pas à terminer. Je vous encourage tout de même vivement à jouer le jeu jusqu'au bout sans passer les énigmes. C'est l'une des rare choses qui demande notre réflexion dans ce Sherlock.
Car pour le reste, c'est l'entonnoir effect. On avance dans l'enquête en éliminant les pistes, et en trouvant des indices, du coup On a pas l'impression de choisir où on va et quand on y va. La plupart du temps on a pas le choix et on nous indique où aller...
En parlant de ça... mais bordel de non de dieu de mille sabord Dr Watson !! LES TEMPS DE CHARGEMENTS SONT LOOOOOONGS ! Je précise jouer sur Xbox One, mais non de non, que c'est long... Et le problème c'est que dès qu'on change de lieu sur la carte de Londres, c'est chargement...
2 option de type de chargement sont proposés : le premier simple où on doit juste attendre, le deuxième où l'on voit Sherlock dans sa voiture et où on peut consulter ses indices pendant que le jeu charge en arrière-plan. J'avais choisi le deuxième... peut être fait une erreur. A voir. Mais des chargements aussi longs (2 à 3 minutes parfois...), pour un jeu où on enchaine les déplacements, ce n’est pas possible quoi...
Ensuite l'aspect technique est contrasté. Le jeu est joli. On peut soit manier Sherlock en vue à la 3eme personne soit en FPS. Quoiqu'il en soit, le jeu est un peu faiblard sur Xbox One, où le tearing et l'aliasing sont présent. Mais globalement le jeu est quand même très joli. Le plus joli Sherlock jamais produit, assurément. Les lieux sont très agréables à arpenter, et il n'y a pas grand-chose à reprocher à cette direction artistique qui fait le boulot.
Au niveau du gameplay, c'est toujours très bon et très varié (peut être trop ?). On incarne le plus souvent Sherlock, mais on incarne sporadiquement aussi le docteur Watson, Wiggins le gamin des rues, et même Toby le chien de Sherlock. Beaucoup de mini jeux sont présents. Des QTE en veux-tu en voilà. Des phases d'infiltrations, de puzzle, et même d'action.
Bref c'est ultra varié. Peut-être un peu trop, car au final on aura plus l'impression de jouer à un jeu tiré des films avec Robert.Downey JR, qu'à un jeu tiré des romans de Conan Doyle. En gros, c'est ultra popcorn. Du coup c'est quand même agréable à faire, mais pour ceux qui veulent du jeu d'aventure pour puriste absolu, passez votre chemin vous allez vous emmerder. J'y ai joué en connaissance de cause, donc la pilule est mieux passé, et surtout j'avais déjà joué à "Crimes and Punishment », qui lui aussi est très esprit popcorn.
Au niveau du doublage, la synchro labiale est pas fantastique, mais les voix françaises sont de très bonnes factures. La musique est vraiment agréable aussi. Discrète et dans l'esprit des Sherlock. Le personnage de Sherlock Holmes est un peu plus extraverti que dans les premiers jeux de Frogware. Ça peut surprendre mais ça reste au final très agréable, et plutôt conforme au personnage de Conan Doyle.
En conclusion ce Sherlock Holmes The Devil's Daughter reste un bon jeu d'aventure. Surtout si on est novice en la matière. Ça peut permettre de découvrir ce genre de manière douce avec une mise en scène à la uncharted. (Ouhhh le commentaire putassier). Pour les gros habitués des jeux d'aventure, ça se fait, mais pas de quoi monter au plafond.
Et pour les fans des jeux Sherlock, comme moi, je suis un peu navré de voir que le virage qui a été pris, est celui du grand public. Et je trouve personnellement qu'on a perdu en difficulté et en jeu d'enquête. Les mini jeux, et petits à côtés, c'est très cool, mais si c'est au détriment de l'enquête en elle-même, j'aime moins. Et j'ai trouvé que c'était le cas. Trop de mini jeux, tue le jeu^^
C'est pourquoi je lui donnerai 2 notations :
Pour les novices : 16/20
Pour les habitués des P&C :13/20
Dernière édition par tetsuoshima le Lun 27 Fév - 0:40, édité 1 fois