J'alterne 3 jeux en ce moment, dont un que j'ai "fini" (mais pas à fond). Voici donc mes avis jusque là :
- Puppeteer (PS3) : Ce jeu est purement superbe. Chaque niveau m'émerveille un peu plus que le précédent. Ce titre ravive nos rêves, et parfois nos frayeurs d'enfants. Il y a des boss super bien trouvés, des décors à tomber (une forêt ténébreuse avec des citrouilles éclairées qui, lorsque vous passez derrière elles, projettent votre ombre, ça vous dit ?), des tas de petites choses cachées. De l'humour, une bonne histoire, des doublages intégralement en Français qui sont tout juste parfaits.
Certains lui reprocheront son gameplay un peu simple ou sa facilité générale, mais l'intérêt n'est pas là. D'autant plus que, si l'on cherche à le faire à 100%, alors là croyez-moi le jeu prend une toute autre dimension.
Sans doute vais-je m'avancer un peu, mais je suis persuadé que ce jeu, qui a complètement foiré au niveau des ventes à cause d'une pub inexistante et d'un public sur PS3 généralement bien trop souvent intéressé par les FPS et les jeux violents, atteindra dans 10 ans un statut culte, et sera une pépite adulée par la plupart des jeunes joueurs de maintenant. Tel un Psychonauts, un Beyond Good & Evil, un ICO, un God Hand ou un Okami, Puppeteer deviendra, malgré un échec commercial, un jeu recherché.
En tout cas, jouez-y vraiment : ça fait du bien de tomber sur ce genre de titres qui se démarque de la masse !
- Donkey Kong Country Tropical Freeze : C'est donc le jeu que j'ai fini ; il me reste à refaire les niveaux en mode difficile pour débloquer les derniers trucs.
Donc un jeu de plateformes quasi-parfait, précis en tous points, avec des niveaux originaux à la pelle, une bande-son irréprochable qui de plus propose de très nombreux thèmes (certains ne s'entendront que sur un seul stage). Les boss sont excellents à part peut-être le dernier, un peu décevant. Les décors sont superbes, bien plus jolis que ce que les captures d'écran peuvent faire croire. Et la difficulté est au poil. Contrairement à ce que j'ai lu, ce n'est pas du "Die & Retry" : il y a toujours un élément dans le décor qui montre qu'on risque de se prendre un truc dans la gueule, toujours quelque chose pour nous prévenir. Il faut être réactif, c'est tout.
Pourtant, j'émets quand même quelques réserves sur le jeu. Je trouve, hélas, qu'il ne surprend guère dans sa progression. je ne parle pas des niveaux, toujours très inventifs comme je l'ai dit. Je parle en réalité du fait que l'on a toujours une map où l'on déplace Kong, avec un boss à la fin, les lettres K qui débloquent le stage caché, un thème graphique par monde, etc... Quelques sorties secrètes à la Super Mario World apportent une petite touche bienvenue qui n'était pas dans le Returns, mais c'est tout.
Et là je me demande : DKC Tropical est sans doute le meilleur jeu de plateformes du moment, voire même le meilleur toutes consoles confondues. Mais n'aurait-il pas pu être mieux avec quelques nouvelles idées, voire même des idées des anciens DKC remaniées ? On ne le dira jamais assez, mais l'absence des animaux (hormis Rambi) se fait vraiment ressentir). Et la carte interactive de DKC3, avec ses petits secrets, voilà quelque chose qui aurait mérité d'être approfondi !
Le pire reste les "secrets" que l'on débloque. Un mode difficile, des artworks, des figurines... Bof. On aurait pu, comme dans DKC2, nous proposer un boss final caché, ou un monde caché qui ne se débloque pas juste en ramassant les lettre KONG, etc... Dans l'ensemble, je trouve que le joueur n'est vraiment pas récompensé pour tout le temps et la sueur qu'il utilisera pour faire le jeu à fond.
En somme, le jeu est excellent mais se repose trop sur les acquis de Returns. Il faudra vraiment, si nouvel épisode il y a, que Retro Studios apporte SES idées et abandonne peut-être la progression "à la Mario" (map dirigiste, mondes à thèmes, un seul boss à la fin, etc...). Cela dit, n'hésitez pas à le prendre : cela reste une bombe !
- Phoenix Wright Dual Destinies (3DS) : J'ai profité de l'offre spéciale pour me le prendre. Alors j'apprécie beaucoup, c'est très joli, l'animation des personnages apporte réellement de la fraicheur. Les enquêtes se suivent avec plaisir, le nouveau procureur a la classe.
MAIS...
Oui. Mais.
Le jeu a beaucoup moins de suspense que dans les autres épisodes, et certaines incohérences totalement inacceptables pour quiconque a un sens un peu logique. Pour le moment du moins (je viens de terminer la 3ème enquête). Je m'explique.
ATTENTION POUR CEUX QUI VOUDRAIENT LE FAIRE, JE VAIS PAS MAL SPOILER DONC NE LISEZ PLUS SI VOUS NE VOULEZ PAS VOUS GACHER LA SURPRISE !!
---> Enquête N°1 : une cinématique d'introduction nous montre une explosion due à une bombe. Et qui voit-on pleinement exposé ? Le tueur, le sourire machiavélique sur son visage. Boum, on sait donc d'office qui sera le coupable. Ca gâche la fête ! Bon, c'est la 1ère enquête, c'est supposé être le tutoriel, on pardonne.
---> Enquête N°2 : comme toujours, cinématique d'introduction. Et on voit ENCORE qui est le tueur !! Dès qu'on le croise pendant l'investigation, hé bien on sait qu'on va devoir le coincer, comme lors de l'enquête précédente. Dommage, encore une fois.
Mais le pire, le voici. Gros spoil, attention ! Nos détectives trouvent des cheveux blancs dans un masque qui est une pièce à conviction. L'un des protagonistes impliqués a les cheveux blancs, et toutes les autres preuves laissent à penser qu'il a mis le masque. Ainsi, nos héros en concluent que ces cheveux blancs appartenaient FORCEMENT à ce personnage.
Et vers la toute fin de l'histoire, l'héroïne apporte l'hypothèse que ces cheveux ne sont pas à lui, mais au réel meurtrier que l'on cuisine depuis un bon moment, lequel a de la teinture. Que demande-t-elle donc ? Tout simplement un test ADN pour prouver ses dires. Et paf, oui, il s'agit bien des cheveux de l'assassin présumé. Il est coincé, il avoue, l'enquête est finie sur cette preuve décisive.
Mais alors, me dites-vous... Lorsqu'on est un véritable enquêteur, n'aurait-il pas été logique et même obligatoire de faire ce test ADN dès la découverte des cheveux avant d'en tirer des conclusions hâtives ????
Bref, c'est totalement illogique et sans crédibilité... et cela démonte toute l'utilité de l'enquête. Pour un jeu qui se veut minutieux dans ses enquêtes, ben là on utilise un gros artifice foireux ! Raté !
---> Enquête N°3 : Pas de meurtrier montré dans la cinématique d'intro, ouf ! Oui, mais hélas les scénaristes ont fait une erreur grossière que l'on voit en fac de lettres quand on étudie les ficelles du polar.
Laissez-moi vous raconter une p'tite histoire personnelle. J'étais donc étudiant en lettres modernes et, en première année, nous avons donc étudié le roman policier. Je devais pour ma part faire un exposé oral sur Le meurtre de Roger Ackroyd d'Agatha Christie. Et j'en viens donc à parler des protagonistes. D'un côté je mets les enquêteurs, à savoir Hercule Poirot et son acolyte Hastings, et de l'autre les suspects. Et j'en viens à parler du docteur (suspect lui aussi) qui soutient Poirot dans son enquête, et là je fais une bourde monumentale : je le place non pas du côté des suspects, mais du côté des enquêteurs, puisqu'il les aide. Et là, ma prof certes plus expérimentée que moi me fait remarquer que je me suis planté : en marginalisant ce suspect et en le plaçant du côté des enquêteurs, je dévoile tout de suite, inconsciemment, qu'il est l'assassin, ce qui est bien entendu le cas.
Dans cette 3ème enquête, c'est exactement le même problème :
- Nous avons la coupable présumée, celle que l'on défend. On sait donc pertinemment qu'elle sera innocente.
- Nous avons les personnages des épisodes précédents, envers qui nous avons toute confiance. Ils sont eux aussi exclus de la liste des coupables.
- Il nous reste donc au final 3 "nouveaux" personnages : les 2 meilleurs amis de l'accusée, et leur professeur (l'enquête se passe dans une faculté).
Et là, énorme boulette de la part des scénaristes : les 2 amis sont soupçonnés très rapidement, à tour de rôle, et l'enquête se poursuit en étant centrée intégralement sur eux. Quant au 3ème personnage, il n'est pas soupçonné d'un iota, il est écarté de l'histoire, on ne le voit plus. Inutile de vous dire qu'à ce stade je savais déjà qu'il était forcément le meurtrier, l'une des grosses ficelles dans le roman policier étant que la personne qu'on isole le plus des autres, celle qu'on tente de faire oublier au lecteur est généralement le coupable.
Je ne m'étais pas trompé : vers la fin de l'enquête, retournement de situation, le prof est appelé à la barre, et on ne mettra pas longtemps avant de démonter son alibi et de lui faire reconnaitre son crime.
Bref, c'est un bon jeu qui est toujours intéressant par ses enquêtes et par certains petits coups de théâtre bien amenés. Mais on voit clairement, lorsqu'on est un peu initié, que les scénaristes manquent parfois d'expérience ou même d'intelligence pour réaliser une histoire policière qui soit tienne la route, soit ne vende pas la mèche avant le moment voulu. On verra si les prochaines enquêtes seront un peu plus surprenantes et mieux mises en scène.